L'Allemagne connaît sa première faillite d'envergure en raison de la crise énergétique. Ou plutôt son premier cas d'assainissement, puisque Hakle a déposé le bilan. Sur son site internet, l'entreprise allemande attribue cette situation aux «fortes perturbations sur le marché mondial des matières premières, de la logistique et de l'énergie». A noter que la marque de papier de toilette est indépendante de Hakle Suisse, qui appartient au groupe Kimberly-Clark.
Ce sont surtout les prix de l'énergie et des matériaux qui ont provoqué cette situation. Les choses vont parfois vite, puisque Hakle était présenté il y a deux ans encore comme l'un des grands gagnants du début de pandémie: partout en Europe, les gens constituaient des réserves de papier de toilette, anticipant la fermeture des magasins.
La marque continue d'exister
Hakle ne fermera cependant pas ses usines. L'entreprise allemande a en effet déposé une demande «d'insolvabilité en gestion propre». Cela signifie que la marque de papier toilette et de lingettes humides continuera d'exister, avec la même direction aux commandes. Un administrateur externe sera chargé de maîtriser les coûts. Selon Hakle, tous les collaborateurs sont informés de l'assainissement et les salaires sont garantis jusqu'en novembre prochain.
L'industrie du papier étant une branche très gourmande en énergie, la crise actuelle en Europe a des effets immédiats, et l'adaptation des prix n'a pas suffi pour sauver Hakle Allemagne en l'état. Le prix du papier de toilette a bondi de 35% à la Migros depuis le début de l'année, selon l'aveu du responsable de l'approvisionnement de ce type de produit dans «Migros Magazine».
Une nouvelle ruée?
«Ils ne baisseront malheureusement pas au cours des six prochains mois. Au contraire, les prix de l'énergie vont plutôt continuer à augmenter en automne et en hiver, ce qui va encore renchérir la production du papier de toilette et du papier ménage», explique le responsable de Migros.
Est-ce que l'on va assister à une nouvelle ruée sur «l'or blanc» comme au début du Covid? Au moins, cette fois, la raison pour faire des stocks serait valable...