Vendredi dernier, le directeur du Salon international de l’automobile de Genève, Sandro Mesquita, a fièrement annoncé que l’édition 2022 aurait bien lieu. Il a également donné des informations détaillées quant au nouveau concept prévu pour le Salon international de l’automobile de Genève. Seulement six jours plus tard, grand retournement de situation: le comité d’organisation annonce officiellement qu’il n’y aura pas de Salon de l’auto en 2022 – pour la troisième année consécutive. Est-ce que cette annulation annonce la fin définitive de la plus grande foire publique de Suisse? Blick est allé poser ces questions au directeur du Salon international de l’automobile de Genève, Sandro Mesquita.
Il y a six mois vous nous aviez confirmé dans une interview que le salon de l’automobile de 2022 aurait bien lieu. Comment expliquer cette soudaine volte-face?
Sandro Mesquita: Nous vivons dans une époque où les choses changent extrêmement rapidement, et nous l’avons ressenti ces derniers jours. Pour de nombreux exposants potentiels, l’évolution incertaine de la pandémie dans les mois à venir représente un risque trop important. Les entreprises internationales en particulier doivent partir du principe qu’il y aura encore des restrictions pour les voyages en février. En outre, les constructeurs automobiles sont confrontés à un défi de taille avec la crise des puces électroniques, qu’ils doivent traiter en priorité. La participation à un salon professionnel joue donc un rôle plutôt secondaire dans leur liste des priorités. Les conséquences directes et indirectes de la pandémie ne nous laissent pas d’autre choix que d’annuler prématurément le GIMS 2022.
Cette annulation signifie-t-elle la fin définitive du Salon de l’automobile de Genève?
Pas du tout. Nous prévoyons maintenant une édition en 2023, où nous pourrons mettre en œuvre encore davantage d’innovations. De nombreux exposants nous ont signalé qu’ils étaient très intéressés par un salon en présentiel et qu’ils aimeraient être de retour en 2023. Cela nous donne de l’élan et nous encourage à peaufiner notre nouveau concept pour le Salon international de l’automobile de Genève.
Quelles sont les conséquences financières de cette nouvelle annulation?
Notre situation financière est si bonne qu’aucune conséquence négative n’est attendue avec cette annulation. Nous n’avons pas de revenus en 2022, mais nos coûts sont également nettement inférieurs. Cela s’équilibre plutôt bien.
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Le salon «Auto Zürich» aura lieu dans quatre semaines. Son organisateur n’a eu aucun mal à trouver suffisamment d’exposants. Que faites-vous de faux à Genève?
Vous ne pouvez pas comparer un salon régional de concessionnaires comme l’est Auto Zürich avec un salon international d’équipementiers. Mais je suis personnellement heureux qu’«Auto Zürich» promette d’être un succès. Cela montre que les salons en présentiel sont toujours demandés. Les constructeurs automobiles nous disent la même chose. Mais avec la pandémie, c’est trop tôt pour un grand spectacle international.
Le Salon international de l’automobile a connu un nouveau départ réussi le mois dernier à Munich. Vous aviez critiqué leur concept et assuré qu’il n’y aurait pas de vélos à Genève. À présent, il n’y aura même plus de voitures à Genève en 2022. Êtes-vous sûr que votre concept est le bon?
Ce qui a été très bien accueilli à Munich, ce sont les espaces ouverts dans le centre-ville. Nous ne pouvons pas copier cela à Genève, et nous ne voulons pas le faire. Au Salon de l’auto à Genève, les véhicules automobiles sont au centre, et nous voulons que cela reste ainsi. Je pense qu’il est logique et utile pour les clients que les salons de la mobilité en Europe aient des concepts différents. Les constructeurs automobiles nous ont confirmé ce point de vue.
Mais pourtant ceux-ci ne viennent toujours pas à Genève. L’intérêt de l’industrie automobile pour le Salon de l’auto et les salons de l’auto en général n'est-il pas en train de s'étioler?
Je n’ai pas du tout cette impression. Les constructeurs automobiles, en particulier, nous ont fait savoir qu’ils attendaient avec impatience l’organisation physique du Salon à Genève en 2023. Nous allons maintenant planifier et préparer intensivement cette nouvelle édition.