L'Interprofession de la vigne et du vin du Valais (IVV) est très inquiète de cette affaire d'AOC falsifiée révélée en mai dernier et qui «entraîne des dégâts financiers et d'image pour l'ensemble de la viticulture valaisanne». Elle va donc déposer une plainte pénale contre inconnu pour concurrence déloyale, a indiqué à Keystone-ATS son président Yvan Aymon, confirmant une information diffusée jeudi sur Rhône FM.
«L'IVV a pour mission de défendre les intérêts de ses membres et la qualité des vins valaisans, et par le dépôt de cette plainte, elle démontre qu'elle veut que cette affaire soit instruite. Nous espérons cette fois que la justice avance, car notre plus grand souci est que ces fraudes perdurent», complète Yvan Aymon. Il rappelle que l'IVV bataille déjà en justice depuis 2015 «dans le cadre d'affaires similaires l'opposant à l'encaveur valaisan Dominique Giroud».
L'interprofession compte cette fois «crier un peu plus fort», et a donc invité les membres de l'Union des vignerons encaveurs du Valais, de la Fédération valaisanne des vignerons et de la Société des encaveurs de vins du Valais à associer leur nom ou celui de leur entreprise à son action en justice. «Un acte symbolique puisque, contrairement aux Etats-Unis, la Suisse ne connaît pas le système des plaintes collectives», rappelle le président de l'IVV.
Concernant l'AOC falsifiée, le Contrôle suisse du commerce des vins a été le premier à déposer une plainte. L'affaire concerne 32'000 litres de vins valaisans achetés en février 2022 par les Caves Orsat, propriété de la famille Rouvinez.
La société de négoce de vins a trouvé suspect qu'un intermédiaire, avec qui elle travaille «régulièrement», puisse proposer deux camions d'ermitage 2019 et de chardonnay 2019, après une récolte 2021 catastrophique et une vendange 2020 en dessous de la moyenne en quantité. La cave a annoncé début juin qu'elle allait porter plainte dès qu'elle sera informée officiellement par le Contrôle suisse du commerce des vins sur le nom de la cave incriminée.
Le dépôt de ces deux plaintes a été confirmé à Keystone-ATS par le ministère public. Ce dernier refuse de donner plus d'informations «en raison des secrets de fonction et de l'enquête».
(ATS)