«Une persécution politique»
Un membre de Wikileaks à Genève pour «le dernier combat» d'Assange

Un responsable de Wikileaks est venu à Genève dénoncer à nouveau «une persécution» contre Julian Assange, à une semaine d'une nouvelle décision de la Haute cour de justice de Londres sur son extradition. «C'est le dernier combat», a-t-il dit mercredi.
Publié: 14.02.2024 à 12:39 heures
Le responsable de Wikileaks Kristinn Hrafnsson estime que les conditions de détention aux Etats-Unis «tueraient» Julian Assange s'il est extradé dans ce pays.
Photo: MARTIAL TREZZINI

En l'absence de Stella Assange, épouse du fondateur de Wikileaks prévue à Genève, mais restée à Londres parce que fatiguée, Kristinn Hrafnsson a rappelé à la presse que la lutte de celui-ci pour sa liberté durait depuis 13 ans. Il a ciblé «une revanche» et une «persécution politique» des Etats-Unis contre l'Australien qui ont cherché, selon lui, à l'exécuter en 2017. S'il est détenu dans ce pays alors qu'il est dans une santé plus qu'entamée, Julian Assange fera face à «des conditions qui le tueront».

De même, M. Hrafnsson cible un double discours sur les extraditions britanniques pour les crimes politiques. Et de reprocher à un juge de la Haute cour de justice d'avoir pris une décision précédente en faveur de l'extradition en considérant des garanties américaines sur son emprisonnement «qui ne valent rien». Le responsable de Wikileaks ne se dit «pas très optimiste» sur une opinion contraire des deux magistrats qui vont se pencher mardi et mercredi prochains sur l'affaire.

Stella Assange était venue à plusieurs reprises à Genève ces dernières années. Considérant son mari comme «otage», elle avait notamment appelé la Suisse à s'engager pour éviter l'extradition de son mari aux Etats-Unis.

Menace de torture

Julian Assange est détenu depuis environ cinq ans dans la prison de haute sécurité près de Londres. Il avait été arrêté par la police britannique après avoir été réfugié pendant sept ans à l'ambassade d'Equateur à Londres. M. Hrafnsson reproche aux autorités équatoriennes d'avoir lâché le fondateur de Wikileaks contre un milliard de dollars de prêts et les autorités britanniques d'avoir utilisé une accusation de «piratage» obscure.

Le gouvernement australien réclame aussi l'arrêt des poursuites contre son citoyen. Julian Assange est poursuivi aux Etats-Unis pour avoir publié à partir plus de 700'000 documents confidentiels sur les activités américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Il est accusé d'espionnage et est passible de 175 ans de prison. Même s'il n'avait fait que recevoir ceux-ci, il serait coupable aux yeux des Etats-Unis, dit M. Hrafnsson.

Plusieurs experts indépendants de l'ONU ont mis en garde contre la menace de torture que subirait l'Australien. Selon M. Hrafnsson, Julian Assange s'attendait à être «attaqué» par Washington après sa manœuvre. Et ces assauts continuent», a-t-il ajouté.

(ATS)

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