Pour ce poste, il faut des nerfs d'acier. La secrétaire d'Etat Christine Schraner Burgener quittera la direction du Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) à la fin de l'année. Un nouveau chef ou une nouvelle cheffe de l'asile est recherché(e). Le ministre de l'Asile Beat Jans souhaite apparemment sortir de son chapeau le profil qui devra assumer cette tâche herculéenne, et ce, la semaine prochaine. Si l'on en croit les messes basses sous les toits de la Berne fédérale.
La diplomate Christine Schraner Burgener préférerait devenir chef du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), raison pour laquelle elle a démissionné de son poste de secrétaire d'Etat à la Confédération après trois ans.
Pour sa succession, Beat Jans a convoqué une commission de recherche dont la conseillère d'Etat jurassienne Nathalie Barthoulot et l'ancien conseiller aux Etats libéral-radical (PLR) Philipp Müller font partie. Ils auraient trouvé l'heureux élu, mais le Conseil fédéral doit encore approuver la nomination. Le résultat serait attendu dès la semaine prochaine.
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«Le poste le plus difficile de l'administration»
Les milieux politiques et sociaux ont toutefois des exigences presque impossibles à satisfaire. «C'est probablement l'un des postes les plus difficiles de l'administration», déclare à Blick le conseiller national PLR Christian Wasserfallen. Il s'attend à ce que la nouvelle direction stimule le système juridique et les accords internationaux de telle sorte que la Suisse devienne moins attractive pour les réfugiés, poursuit-il.
Le ou la nouvelle recrue devra de toute façon avoir la peau dure: en effet, l'Union démocratique du centre (UDC) tire depuis des mois à boulets rouges sur le ministre de la Justice et sa politique d'asile, et le nouveau chef de bureau de Beat Jans devrait lui aussi se faire griller la politesse à l'avenir. Ainsi, pour Pascal Schmid, chef de l'UDC en matière d'asile, il est clair qu'«il faut une personne qui reconnaisse que, face aux énormes flux migratoires incontrôlés, une concentration absolue sur le cœur de la notion de réfugié est indiquée».
Couvrir les arrières de Beat Jans
Le son de cloche est nettement plus modéré au Centre: «Je souhaite une personne qui a un bagage juridique et une expérience pratique du droit des étrangers», déclare le conseiller aux États centriste Daniel Fässler. Il espère en outre trouver quelqu'un avec une «volonté de diriger».
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Greta Gysin des Vert-e-s espère trouver quelqu'un qui a la peau dure, comme elle l'explique à Blick. La présidente de la Commission des institutions politiques du Conseil national s'imagine une personne qui agit de manière pragmatique et créative, sans oublier l'humanité. «Cette personne devra toujours faire face à la critique au Parlement et dans l'opinion publique», ajoute la Tessinoise.
Ces derniers mois, Beat Jans s'est retrouvé à plusieurs reprises sous le feu des critiques, après des décisions prises par le SEM lui-même. Notamment lorsqu'il a décidé d'assouplir la pratique de l'asile pour les femmes et les filles afghanes. La nouvelle nomination est d'autant plus importante pour Beat Jans lui-même.
Plus de contact avec la politique
Flavia Wasserfallen espère qu'une nouvelle direction sera plus investie au sein de la commission compétente que Christine Schraner Burgener. La Bernoise pense à l'actuel vice-président du SEM Vincenzo Mascioli comme nouveau chef du SEM. «Ces derniers mois, il a été le pauvre diable qui devait annoncer les mauvaises nouvelles aux politiques en l'absence des chefs.»
Beat Jans a promis cette semaine de s'améliorer. Il veut à l'avenir informer davantage les politiques sur ce qui se passe dans le dossier de l'asile, a-t-il insisté. Blick avait fait état du mécontentement au sein de la commission.