Une large étude le prouve
La Suisse pourrait perdre tous ses glaciers d'ici à 2100

Le recul des glaciers ne peut plus être stoppé, conclut une étude internationale. L'intégralité des glaciers suisses pourrait même disparaître d'ici à 2100. Cette perte aurait des conséquences particulièrement dramatiques pour la faune et la flore helvétiques.
Publié: 06.01.2023 à 21:55 heures
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Le dérèglement climatique risque de faire disparaître ce type de panorama dans le futur.
Photo: Keystone
Silvia Tschui

La sentence irrévocable est parue dans le dernier numéro de «Science». Le magazine scientifique américain annonce que les glaciers suisses sont condamnés. Même si nous stoppions immédiatement nos émissions de CO2, ce futur semble inéluctable.

En cas d’augmentation de la température de 1,5 degré, près d’un glacier sur deux parmi les quelque 215’000 étudiés dans le monde fondra probablement complètement. Et une limitation à seulement 1,5 degré paraît toutefois de moins en moins probable. Si le réchauffement climatique atteint deux degrés, ce sont même 70% des glaciers qui disparaîtront dans le monde.

Les objectifs climatiques actuels de tous les pays ne suffisent pas à limiter la hausse à 1,5 degré, comme le montrent les calculs actuels. Cela signifie que dans les Alpes, les glaciers disparaîtraient totalement, tout comme au Canada, aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande. Seules les hautes montagnes d’Asie, certaines parties de l’Alaska et de la Russie, l’Arctique et l’Antarctique auraient encore des glaciers à la fin du siècle dans ce scénario.

Des conséquences catastrophiques

Cette situation est problématique pour de nombreuses raisons: d’une part, la fonte des glaciers entraîne une hausse du niveau de la mer, ce qui provoque des inondations accrues et dramatiques dans les zones côtières.

D’autre part, la disparition des glaciers a également des répercussions dramatiques pour la Suisse: pendant les mois d’été secs, l’eau des glaciers alimente nos rivières, notre faune et notre flore ainsi que notre agriculture. Si elle disparaît, notre pays connaîtra des mois de sécheresse aux effets catastrophiques pour la biodiversité et notre sécurité alimentaire.

Les chercheurs concluent qu’il est indispensable de renforcer les mesures de protection du climat. Matthias Huss, co-auteur de l’étude, explique à la SRF: «Même si nous ne pouvons pas sauver les glaciers tels qu’ils se présentent actuellement, chaque dixième de degré de réchauffement économisé entraîne un recul moins important et donc des effets négatifs plus limités.»

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