Féminisation des noms de rue: est-ce que Genève rétropédale? Il semblerait que oui, d'après les informations de Blick. En effet, selon plusieurs sources proches du Conseil d'État et de la Ville de Genève, le gouvernement cantonal — à majorité féminine pour la première fois de l'histoire — songe sérieusement à stopper le processus de rebaptisation, en cours depuis 2021.
En effet, dans la «troisième phase» de ce grand projet, 16 rues et emplacements supplémentaires sur le territoire municipal devaient être renommés, avec l'aval du Conseil administratif de la Ville. Mais la validation de ces 16 derniers noms par le Canton se fait attendre.
Un communiqué à ce sujet devait paraître ce mercredi 22 novembre, assurent nos sources. Des discussions au sein du Conseil d'État étant encore en cours, sa parution a finalement été repoussée à la semaine prochaine, nous affirme-t-on encore.
La porte-parole du Département du territoire (DT), Pauline de Salis, confirme que des tractations ont lieu en ce moment: «Le dossier est en cours d'instruction par le Conseil d'État et la décision sera bientôt arrêtée», précise la communicante du ministère sous l'égide du Vert Antonio Hodgers.
20 rues en trois ans
Pour rappel, sous l'impulsion du projet 100Elles, le Grand Conseil avait accepté, en 2019, une motion qui demandait au Conseil d'État de rebaptiser au moins 100 rues ou places avec des noms de personnalités féminines ayant marqué l’histoire genevoise. Une impulsion féministe: ces appellations étant à 93% masculines, d'après 100Elles.
Ainsi, depuis 2021, «20 rues et emplacements ont été renommés sur le territoire de la Ville de Genève», comme l'indique la cité de Calvin sur son site web. À priori en collaboration avec le Canton, «cette démarche s'inscrit dans le cadre de la Stratégie municipale de promotion de l'égalité entre femmes et hommes.»
Porté par des femmes de droite?
Toujours d'après certaines indiscrétions, ce rétropédalage du Canton serait porté par… la majorité (féminine) de droite actuellement en place. À noter cependant que, lorsqu'il sera question de nommer des nouvelles rues, les noms féminins devraient tout de même être privilégiés.
Contacté ce mercredi matin, le Département de Nathalie Fontanet (PLR) — figure de la droite du bout du Léman connue pour ses positions féministes — ne souhaite pas faire de commentaires à ce propos.