Le tourisme suisse devrait s'annoncer bon cet hiver. Les touristes américains devraient continuer d'affluer lors de la saison hivernale, après une présence sans précédent lors de la saison estivale. En effet, l'été dernier, les Etats-Unis ont même dépassé l'Allemagne comme premier pays de provenance des hôtes étrangers, note l'institut d'études économiques. Pour l'hiver à venir, les nuitées des marchés lointains devraient s'inscrire en hausse de 3,6%.
L'intérêt pour la Suisse des Américains tombe à point nommé, alors que la tendance est à l'affaiblissement de la demande européenne. Le contexte conjoncturel maussade et le franc fort freinent en effet les flux touristiques en provenance d'Europe. Un retournement de tendance n'est pas encore perceptible. Les économistes tablent sur une baisse de 0,3% des nuitées des hôtes européens.
Du côté de la demande intérieure, elle devrait rester solide lors de la saison hivernale, en progression de 0,5% sur un an. La tendance est à la normalisation de la demande après les fortes hausses enregistrées pendant la pandémie.
Une saison d'été peu fructueuse
Toutefois, les économistes rappellent que la saison estivale ne s'est pas déroulée très favorablement pour le tourisme indigène. Les intempéries et les dommages causés aux infrastructures ont fait chuter les nuitées des hôtes helvétiques pour le troisième été consécutif. Cela n'a toutefois pas empêché les hébergements touristiques d'enregistrer un nouveau record de 23,5 millions de nuitées, grâce notamment au boom des touristes américains.
A horizon plus lointain, les prévisions sont également positives. Pour l'été 2025, les économistes tablent sur une hausse de 1,8% des nuitées à 24,8 millions. La demande européenne devrait se ressaisir quelque peu tandis que le tourisme indigène pourrait s'inscrire à nouveau en croissance pour la première fois après la phase de normalisation postpandémie. L'Eurovision à Bâle et le championnat d'Europe de football féminin devraient stimuler la demande.
Par contre, la situation des marchés lointains ternit l'optimisme du tableau. Le ralentissement de l'économie américaine et la conjoncture chinoise freineront la croissance de la demande dans deux marchés clés. En outre, les autres marchés asiatiques devraient profiter de la suppression des restrictions en matière de visas pour voyager plus fortement à l'intérieur de l'Asie et donc, moins en Europe.