Gani K.* et sa famille ont vécu un véritable cauchemar en tentant de rejoindre la Macédoine du Nord depuis Bienne. Après 15 heures de route, leur voyage a été brutalement interrompu à une dizaine de kilomètres de la frontière croate, pris dans un embouteillage interminable.
La femme de 45 ans connaît bien le trajet. Elle s'attendait à rencontrer beaucoup de monde sur les routes et à s'engouffrer dans des embouteillages. «Nous avons choisi de partir spécialement dimanche matin et non vendredi ou samedi.» En vain. Une bonne dizaine de kilomètres avant la frontière avec la Croatie, la famille se retrouve dans un embouteillage monstre. Tout comme un autre lecteur de Blick quelques jours plus tôt, Gani et sa famille sont coincés dans leur voiture. C'est le chaos au poste frontière de Bajakovo entre la Croatie et la Serbie.
«Le service de remorquage était constamment en action»
Dans un premier temps, les Suisses espèrent que les choses avancent tout de même rapidement. Il n'en est rien! Après huit heures d'embouteillage sans boire ni manger, le fils de Gani K. est pris de nausées. La maman sort donc du véhicule et se fraie un chemin à pied à travers le cortège de tôle. «Le chemin était dangereux, car de nombreuses voitures utilisaient la bande d'arrêt d'urgence pour avancer. Il y avait des véhicules partout, et le service de dépannage était constamment en action, car de nombreux véhicules étaient en panne d'essence.»
Arrivés plus tard à une station-service, ils découvrent des rayons pillés: «Les gens cherchaient désespérément quelque chose à manger.»
La famille préfère rentrer en avion
Au bout du calvaire, ils parviennent tout de même à passer la frontière avec leur voiture. «Là, nous avons vu plusieurs fonctionnaires dans une cabine, qui s'amusaient au lieu de s'occuper du contrôle des passeports. C'était pareil à la frontière serbe, trois fonctionnaires riaient et discutaient.» Pas de stress. Pas d'agitation. Une ambiance carrément festive. La famille de Gani n'en revient pas. «Je me demande ce qui ne va pas chez ces gens. Je n'ai pas les mots.»
Les embouteillages monstres sont restés en travers de la gorge de toute la famille. Au final, ils ont passé 35 heures sur la route. Gani K. ne veut pas revivre cela. «Je prévois de rentrer en avion et de faire éventuellement livrer la voiture. Je ne veux pas revivre une telle situation. Les vols sont plus chers qu'un voyage aux Maldives, mais cela m'est égal, je ne veux pas revivre cela.»
Gani K. ne peut pas dire exactement quelle était la raison de ce chaos. La seule circulation ne devrait pas être en cause. «En été, il y a normalement encore plus de monde. Mais je n'avais encore jamais vu ça.» Elle exige des réponses et des conséquences. La Suissesse a donc écrit à l'ambassade de Croatie. «Cette situation n'était tout simplement pas digne d'un être humain.»
* Nom connu