Une augmentation de 13%
Après un premier cancer, le risque d'une autre tumeur se renforce

Les personnes qui ont surmonté un cancer courent un risque accru de développer une nouvelle tumeur. Tous âges confondus, ce risque est de 13% plus élevé, selon le rapport sanitaire national sur le cancer.
Publié: 10.12.2024 à 15:08 heures
Tous groupes d'âge confondus, le risque de développer une seconde tumeur après un premier diagnostic est supérieur de 13% à celui des personnes n'ayant jamais eu de cancer. (Image prétexte)
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

Selon l'Organe national d'enregistrement du cancer (ONEC) et le Registre national du cancer de l'enfant (RCdE), qui présentaient ces résultats mardi pour la première fois, le nombre de personnes vivant avec ou après un cancer ne cesse d'augmenter en Suisse. D'une part, en raison du vieillissement et de l’accroissement de la population, de plus en plus de personnes sont atteintes d'un cancer. D'autre part, la survie a augmenté grâce aux progrès de la médecine.

Dans ce contexte, il est important d'en savoir plus sur le risque de développer une autre tumeur, indique un communiqué de ces institutions. Les secondes tumeurs sont de nouveaux cancers indépendants qui se distinguent des récidives et des métastases d'une tumeur précédemment diagnostiquée.

L'ONEC et le RCdE ont utilisé des données sur les cancers provenant des registres des tumeurs cantonaux et du Registre national du cancer de l'enfant. De 1990 à 2019 – soit une période de 30 ans –, les registres des tumeurs suisses ont recensé 551'887 premières tumeurs et 46'348 secondes tumeurs. Ce sont 5341 cas de seconde tumeur de plus que ce à quoi on aurait pu s'attendre en raison du risque général de cancer.

Risque accru de 13%

Tous groupes d'âge confondus, le risque de développer une seconde tumeur après un premier diagnostic était supérieur de 13% à celui des personnes n'ayant pas eu de cancer auparavant. Des facteurs tels que l'âge au moment de la première maladie, le temps écoulé depuis le diagnostic de la première tumeur, le type et le traitement de la première tumeur ont une influence décisive sur le risque de seconde tumeur.

Ainsi, les personnes ayant eu un cancer pendant l'enfance (0-14 ans) avaient six fois plus de risque de développer une seconde tumeur. Les personnes diagnostiquées pour la première fois à l'âge de jeune adulte (15-39 ans) présentaient un risque deux fois plus élevé et celles diagnostiquées pour la première fois à l'âge adulte plus avancé (à partir de 40 ans) un risque accru de 12%.

De plus, le risque de développer une seconde tumeur restait élevé pendant des décennies après le premier diagnostic. Le rapport montre en outre qu'après des tumeurs liées au tabagisme ou à la consommation d'alcool, le risque d'une seconde tumeur est particulièrement élevé.

Des mesures s'imposent

Sur la base des évaluations présentées, différentes mesures s'imposent pour réduire autant que possible les secondes tumeurs en Suisse et améliorer leur détection précoce, selon les conclusions des auteurs. Les personnes atteintes d'un cancer ont besoin d'une bonne évaluation des risques et d'un plan de suivi individuel après la fin du traitement d'une première tumeur.

D'autres projets de recherche visant à mieux comprendre l'influence d'un traitement anticancéreux et d'autres facteurs de risque sur le risque de seconde tumeur, ainsi que des études portant sur une période d'observation encore plus longue seraient également bienvenues.

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