Le petit-déjeuner de cet homme est notre cauchemar à tous. Alors qu'il dégustait tranquillement ses céréales, le malheureux a senti un craquement vif dans sa bouche. Un bout de noix caché dans son muesli? Presque: un morceau de molaire cassée.
Il a avalé le pépin
Lors de la préparation du muesli, l'homme n'avait probablement pas épépiné la grappe de raisin qu'il avait ajoutée. Jusqu'ici, rien de grave. En novembre de l'année dernière, il fait réparer avant de naturellement envoyer la facture à son assurance accident, comme le rapporte la «BZ Basel». Mais il y a un hic: lors du drame, l'homme a avalé le pépin de raisin responsable de sa blessure, faisant ainsi disparaître l'arme du crime. L'assurance a donc refusé de payer la facture, faute de preuves.
L'homme affirme toutefois avoir épépiné les raisins avant de les ajouter à son assiette. Il admet avoir dû en oublier un... mais il a tout de même pris ses précautions pour éviter l'accident. L'assuré argumente que seul le hasard est responsable de la disparition dudit pépin, qu'il a probablement avalé. La Suva, par exemple, n'exigerait pas de preuve dans ce genre de cas, car l'assurance part du principe que personne ne s'inflige intentionnellement un dommage dentaire.
L'homme a donc fait appel de cette décision de refus, datant du mois de mars. Il a porté l'affaire devant le tribunal des assurances sociales... sans succès.
L'absence de pépin est une «absence de preuve»
Dans sa déclaration d'accident, le lésé indique que les pépins des raisins bleus, utilisés dans sa recette, sont «petits et très durs». Il a même joint un pépin identique à son dossier, et a désigné son épouse comme témoin. Le tribunal a toutefois tranché que l'assurance n'était pas dans l'obligation de le couvrir. Comme le pépin de raisin incriminé n'a pas pu être présenté et que le «facteur extérieur inhabituel» n'existait pas, l'événement ne pouvait plus être considéré comme un accident.
Dans sa décision, le tribunal des assurances sociales s'est en outre appuyé sur le Tribunal fédéral, toujours selon le quotidien bâlois. Dans des cas similaires, «la simple présomption que le dommage dentaire a été causé par un corps étranger n'a pas suffi à établir l'existence d'un facteur extérieur inhabituel». Si l'objet ne peut pas être décrit plus précisément, on considère qu'il y a une «absence de preuve». Et, sans preuve, précise le tribunal, les assurances ne remboursent jamais.
Pas d'indemnisation malgré la plainte
Malgré son petit déjeuner copieux, l'homme reste donc sur sa faim après son accident. Le Bâlois est quand même épargné des frais de procédure, mais il devra payer lui-même la facture du dentiste de 900,55 francs.