C'est l'histoire d'un gérant d'hôtel vanné, aux affaires en berne depuis la pandémie de Covid-19, qui part en retraite et laisse derrière lui un hôtel fermé «avec effet immédiat», rapporte le «Zofinger Tagblatt» et l '«Aargauer Zeitung». Les avis des critiques du dimanche ont peut-être aussi joué un tour à cet établissement argovien.
Cacahuètes écrasées
Avec sa note moyenne de 2,8 sur Google, il est vrai que l'hôtel Raben, à Zofingue, ne fait pas rêver. «Cet hôtel devrait être fermé», écrit par exemple un internaute qui se plaint des moustiques dans la salle de bain, de l'eau froide dans la douche et des cacahuètes écrasées sur le sol. Il ne le recommande pas: «à déconseiller», conclut-il. Et pour enterrer définitivement l'auberge: elle est la plus mal classée de son canton, révèle une analyse publiée dans «24 heures».
Dormir dans l'établissement au piètre score coûtait entre 69 et 135 francs par nuit. Un peu cher, certes, pour une douche froide et des miettes de noix à même le sol. Le propriétaire de l'établissement a décidé de tirer la prise, écrivent les quotidiens argoviens. Gérant, propriétaire, administrateur fiduciaire et gérant immobilier se sont rencontrés en date du 17 octobre. Ils ont mis fin à l'exploitation «avec effet immédiat».
Effet boule de neige
L'ancien gérant, Ranjit Hundal part à la retraite, visiblement soulagé de la fermeture du Raben. Préoccupé par des soucis de santé, il avait déjà en tête de remettre l'exploitation de l'hôtel et de son restaurant Tex Mex à l'été prochain. Il s'en occupait quasiment tout seul. Les mauvaises notes sur Google l'ont-elles poussé à accélérer le processus?
La crainte des restaurateurs, c'est notamment l'effet boule de neige des avis médiocres. Comme le raconte à «L'informateur» cette restauratrice normande dont l'établissement est descendu sur les réseaux sociaux: «Je vois des gens s’arrêter devant, regarder leur smartphone et repartir.»
«Beobachter» rappelle qu'au moment de poster une note sur Tripadvisor ou Google, il faut pouvoir prouver que la critique émise est factuelle. Il est aussi de bon ton de ne pas être inutilement blessant. On s'évite ainsi une potentielle plainte pour atteinte à la personnalité ou à l'honneur. «La femme de ménage ne travaille pas bien», c'est mieux que «la femme de ménage est une incompétente paresseuse».
Et les chambres d'hôtel?
Le représentant du propriétaire argovien a annoncé à la presse locale que l'établissement était désormais à louer. Les dix chambres seront plutôt destinées à des séjours prolongés, mais un projet qui conviendrait à toutes les parties concernées n'a pas encore été trouvé. Avis aux hôteliers qui voudraient tenter une remontada de l'hôtel Raben.