Interviewé par Blick, le directeur médical de Moderna, Paul Burton, a tenu des propos qui avaient de quoi doucher les espoirs de voir le Covid disparaître de nos vies. Loin d’envisager une disparition du virus, le médecin déclarait mardi que la pandémie allait se poursuivre et que de nombreux nouveaux variants allaient surgir. Certains peut-être même plus graves que ceux que nous avons connus jusqu’ici.
Son protocole pour se protéger? Continuer de porter un masque, améliorer l’analyse de données et enfin se soumettre à une dose de rappel tous les ans, à commencer par cet été, également pour les jeunes. Une position qu’est loin de partager Swissmedic.
Un rappel pas à l’ordre du jour
En Suisse, un deuxième rappel du vaccin anti-Covid n’est pas encore à l’ordre du jour. Du côté de l’autorité de contrôle des produits thérapeutiques Swissmedic, l’irritation est palpable concernant cette recommandation du Dr Paul Burton.
«Swissmedic n’a actuellement en main aucune demande de deuxième booster de la part d’aucun fabricant de vaccins», explique un porte-parole à Blick. Même les entreprises pharmaceutiques ne font pas officiellement pression dans ce sens.
Si une deuxième dose de rappel devait être pratiquée, elle aurait de toute façon besoin d’une autorisation de Swissmedic. Qu’il s’agisse d’un nouveau vaccin développé par Moderna plus adapté à Omicron, ou de la même substance utilisée jusque-là. L’autorisation actuelle délivrée par l’autorité de contrôle concerne pour l’instant une vaccination de base (deux doses) et une seule dose de rappel.
Délai d’approbation d’au moins 40 jours
Moderna n’a pas encore donné d’informations concrètes sur le dépôt de sa demande d’autorisation pour un deuxième rappel. «Nous sommes en pourparlers avec les autorités de surveillance internationales au sujet d’une deuxième dose de rappel de notre vaccin contre le Covid-19», répond par écrit Moderna après une demande de Blick.
D’un point de vue purement technique, une autorisation pour fin juin serait probablement possible à obtenir si la demande était déposée dans les prochains jours. Pour le dernier rappel de Moderna, environ 40 jours étaient passés entre la demande et l’autorisation. Le temps qui s’écoulerait pour l’autorisation d’une nouvelle dose dépendrait, selon Swissmedic, de la qualité des données disponibles.
Priorité aux seniors
Swissmedic n’est pas la seule autorité à pouvoir avoir un impact sur l’autorisation ou non d’une quatrième dose de vaccin. La Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) doit également émettre une recommandation pour une dose de rappel avant qu’elle ne soit administrée à tous les groupes d’âge.
Début mai, son président, Christoph Berger, avait déclaré à la SRF qu’une recommandation de vaccination pour les personnes de plus de 65 ans ou souffrant de maladies chroniques pourrait être envisagée à l’automne. Mais un deuxième rappel pour le reste de la population ne serait probablement pas envisagé.
(Adaptation par Louise Maksimovic)