Viola Ahmerd blessée à un pied, c’est sa collègue Elisabeth Baume-Schneider qui a représenté le Conseil fédéral cette année. La présence de l'un des sept Sages est une tradition qui dure depuis plus d’une quinzaine d’années au Marché-Concours, 2021 excepté.
Habituée des lieux, la Franc-Montagnarde s’est présentée pour la première fois sous la halle-cantine dans sa nouvelle fonction. Voici quinze ans, elle avait participé à la manifestation comme présidente du gouvernement jurassien.
Le cadeau du Valais
Pendant son discours, la citoyenne des Breuleux n’a pas parlé politique, mais a rendu hommage à «l’incroyable force de travail des passionnés de l’élevage. Je suis persuadée que le prix de vente d'un cheval de qualité comme le Franches-Montagnes est désormais à la mesure de la reconnaissance que nous devons aux personnes qui travaillent avec ces chevaux.»
Propriétaire de moutons, la conseillère fédérale s'est vu offrir un nez noir par le président du Conseil d'Etat valaisan, Christophe Darbellay, dont le canton était hôte d'honneur pour la troisième fois. Son nom? Petite arvine. «Si elle donne vie à une petite, on l'appellera Petite damassine», a répondu en plaisantant la conseillère fédérale.
Darbellay applaudit
Symbolique, le geste s'est voulu une sorte de trait d’union entre «deux cantons au caractère bien trempé et authentique. Deux régions qui aiment leur terre», a résumé Christophe Darbellay.
Le politicien du Centre s’est permis un raccourci lié à l'actualité: «Quand certains se collent les mains au goudron, moi je préfère les paysans qui défendent leur terre.» Et de reconnaître après un tonnerre d'applaudissements: «Ce Marché-Concours a été un superbe coup de publicité pour le Valais.»
Pas de pierre d'Unspunnen
Dans une interview publiée voici une semaine dans la NZZ am Sonntag, Elisabeth Baume-Schneider disait son espoir de voir la pierre d’Unspunnen enfin restituée. Mais dimanche, en milieu d'après-midi, la pierre de 83,5 kg, volée par deux fois par des séparatistes jurassiens, manquait toujours à l'appel.
Le président du gouvernement jurassien, Jacques Gerber, a lui profité de la partie officielle de la manifestation pour lancer un plaidoyer en faveur de l’agriculture. Il s'est dit «préoccupé par la volonté de la Confédération de réduire ses dépenses de 2% dans ce secteur».
«L’agriculture fait face à des défis complexes et, parallèlement, joue un rôle essentiel», a poursuivi l'élu PLR. «Les événements internationaux ont montré combien il est vital de disposer d’une agriculture forte. C’est pourquoi je suis persuadé qu’il est nécessaire d’adopter une approche différenciée concernant les économies fédérales.»
Place à l’Alsace
Les expositions de chevaux, les courses campagnardes et de chars romains, les quadrilles ou encore la grande parade de 400 équidés et les animaux de la ferme valaisanne ont accaparé l’intérêt du public. La manifestation a attiré quelque 50'000 visiteurs sur l'ensemble du week-end.
La rencontre a été émaillée par quelques chutes de cavaliers, qui se sont terminées à l’hôpital. Une personne est également tombée d'une tribune. L’hôte d’honneur du Marché-Concours 2024 est d’ores et déjà connu: il s’agira de la collectivité européenne d’Alsace.