Un duel joué d'avance?
Les recherches d'un prof de l'UNIL prédisent une victoire de Donald Trump!

Selon le modèle de prédiction de John Antonakis, professeur ordinaire de comportement organisationnel à la Faculté des HEC de l'Université de Lausanne (UNIL) et Philippe Jacquart, professeur de l'école de commerce Emlyon en France, Donald Trump battra Kamala Harris.
Publié: 11.10.2024 à 05:55 heures
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Dernière mise à jour: 11.10.2024 à 07:43 heures
Contrairement au dernier sondage du «New York Times», un chercheur de l'Université de Lausanne (UNIL) prédit une victoire de Donald Trump le 5 novembre.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Qui va gagner le 5 novembre? Alors que le dernier sondage du «New York Times» donne Kamala Harris devant Donald Trump dans la course à la présidentielle américaine, une sommité de l'Université de Lausanne (UNIL) prophétise au contraire une victoire du milliardaire républicain.

En effet, si on se fie au modèle de prédiction de John Antonakis, professeur ordinaire de comportement organisationnel à la Faculté des HEC de l'UNIL et Philippe Jacquart, professeur de l'école de commerce Emlyon en France, Kamala Harris ne devrait pas réussir à succéder à Joe Biden. Les universitaires ont identifié trois facteurs clés pour établir leur pronostic:

  • L'état de l'économie
  • L'avantage qu'a un président en fonction en cas de nouvelle candidature
  • Le charisme

«D'après une analyse de leurs discours lors des conventions de leurs partis respectifs, Donald Trump est plus charismatique que Kamala Harris», lance à Blick John Antonakis. D'après lui et son collègue, Trump aurait battu Harris sur la majorité des signaux de charisme.

Il est ici question de la formulation d'objectifs ambitieux, la confiance dans les objectifs, l'utilisation de métaphores, de questions rhétoriques, de listes et de répétitions, ainsi que l'expression des sentiments de la collectivité. Harris, elle, aurait fait mieux que son opposant au moment de raconter des histoires, d'utiliser des contrastes et de signaler sa moralité.

Quid des Etats clés?

Concernant le facteur de l'ancienneté, aucun n'en bénéficie puisque ni l'un ni l'autre n'est actuellement assis dans le Bureau ovale. Quant à l'économie, le modèle des chercheurs estime qu'elle est en bonne santé, mais que l'inflation élevée a créé de l'incertitude, de nombreuses personnes ressentant la douleur de la hausse des prix. «On ne sait pas comment cela se traduira dans les Etats clés le jour de l'élection», concèdent-ils.

John Antonakis, professeur ordinaire de comportement organisationnel à la Faculté des HEC de l'Université de Lausanne (UNIL).
Photo: D.R.

Conséquence? Le facteur du charisme sera plus important que jamais. Lorsque celui-ci est pris en compte, le modèle, dans lequel aucun des deux candidats n'est sortant, suggère que Trump l'emportera avec 295 voix au collège électoral — l'ensemble des 538 grands électeurs — contre 243 pour Harris. Toutefois, dans le cas improbable où l'électorat considérerait Harris comme la candidate sortante, elle obtiendrait 276 voix au collège électoral contre 262 pour Trump! Pour mémoire, la majorité absolue se situe à 270.

Une méthode fiable

Quel crédit accorder à cet oracle? Lisez plutôt. Dans les faits, les professeurs ont étendu et révisé le modèle électoral économétrique du très sérieux professeur Ray Fair de l'Université de Yale pour y inclure une mesure du charisme. Une analyse rétrospective, hors échantillon, utilisant ce modus operandi a permis de prédire correctement 25 des 27 dernières élections. Soit un taux de réussite… de 92,59%.

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