Il est à la tête de la Banque nationale suisse (BNS) depuis moins d'un mois, mais le nouveau président Martin Schlegel a déjà fait sa première grande entrée en scène cette semaine: «La Banque nationale lance le développement d'une nouvelle série de billets de banque«, a annoncé avec joie le successeur de Thomas Jordan.
La série de billets actuelle est certes très résistante à la contrefaçon, selon Martin Schlegel. Mais elle a atteint la moitié de sa durée de vie après son introduction en 2016 et jusqu'en 2019. Il est donc temps de commencer à planifier une nouvelle série.
Interrogé par les journalistes, Martin Schlegel s'est également exprimé sur les coûts de l'introduction des nouveaux billets. Il a parlé d'un «montant moyen de plusieurs dizaines de millions». Pour la BNS, cela semble être des dépenses raisonnables. Mais ce chiffre est trompeur. Selon les calculs de Blick, le coût total de la nouvelle série devrait s'élever à environ 200 millions de francs.
Coûts de production exclus
Cet ordre de grandeur résulte de données disponibles publiquement. En 2023, près de 519 millions de billets de banque suisses étaient en circulation, dont les coûts de production moyens s'élèvent, selon la BNS, à «environ 40 centimes» par coupure. Le remplacement complet de ces billets coûterait donc 207,6 millions de francs.
Il faut tenir compte du fait que sur l'ensemble des billets de banque actuellement en circulation, seuls 425 millions proviennent de la série actuelle, la 9e, selon les révélations de Martin Schlegel mercredi. Les 94 millions restants proviennent d'anciennes séries.
Selon les données de la BNS sur les coûts de fabrication, la production de 425 millions de billets de la série actuelle revient à environ 170 millions de francs. Si l'on ajoute le «montant moyen de plusieurs dizaines de millions» pour le développement, dont a parlé Martin Schlegel, on atteint à nouveau l'ordre de grandeur de 200 millions de francs. Sans compter que les coûts de production moyens devraient augmenter en raison du renchérissement et de l'évolution technologique.
La Banque nationale ne donne pas de détails
Le service de presse de la BNS ne souhaite pas communiquer sur ce calcul. Un porte-parole confirme toutefois que Martin Schlegel ne faisait référence, dans son estimation des coûts, qu'aux «coûts liés au projet pour la conception graphique et le développement technique des billets de banque» ainsi qu'à «l'accompagnement en matière de communication de l'introduction d'une nouvelle série de billets de banque».
«Ce montant ne comprend pas les coûts de production du nombre de billets requis», poursuit le porte-parole. Il n'est pas possible de donner des indications sur leur montant «à l'heure actuelle», a-t-il ajouté.
Quoi qu'il en soit, l'annonce de la nouvelle série de billets est un engagement clair en faveur de l'argent liquide. Le nouveau président de la Banque nationale s'est dit convaincu que le cash restera à l'avenir «un moyen de paiement largement utilisé».