La Banque nationale suisse (BNS) développe une nouvelle série de billets! Son Patron Martin Schlegel l'a annoncé lors d'une conférence de presse mercredi. «On ne peut imaginer une Suisse sans cash, les espèces sont et restent un moyen de paiement populaire», a-t-il déclaré en préambule.
La thématique de cette nouvelle série concernera la «topographie unique de la Suisse». Six altitudes seront représentées: plaine, Plateau, Jura, Préalpes, montagne et haute montagne — réparties sur les valeurs de billets de 10, 20, 50, 100, 200 et 1000 francs. En d’autres termes: la BNS s’en tient à la dénomination actuelle des billets.
Les couleurs resteront également les mêmes. La banque centrale lance actuellement un concours de conception pour les nouveaux billets, que la population devrait pouvoir évaluer via un sondage en ligne. Ces nouvelles coupures seront mises en circulation environ 15 ans après le lancement des billets actuels, émis entre 2016 et 2019. Cela n'arrivera donc pas avant 2031, au plus tôt.
Une «carte de visite» qui coûte des dizaines de millions
L'annonce de cette nouvelle série, alors que la dernière a été mise en circulation il n'y a pas si longtemps, soulève toutefois pas mal de questions. Pourquoi investir dans des nouveaux billets à une époque où les paiements numériques sont devenus la norme? Martin Schlegel évoque une sorte de «tradition» suisse et qu'une durée de vie de 15 ans pour une série est «correct» à ses yeux.
Il justifie également la décision de la BNS par le fait que les espèces constituent toujours le moyen de paiement le plus rentable. Raison pour laquelle l'institution continue de soutenir les liquidités. Même si «la BNS ne peut obliger personne à utiliser de l'argent liquide», selon Martin Schlegel, c'est à elle de sensibiliser la population à l'importance du cash. Car près d'un tiers de tous les paiements sont encore effectués en espèce.
De plus, certaines coupures, comme celle de 1000 francs, restent très populaires dans le pays. Elles peuvent notamment être utilisées comme «réserve de valeur». Mais dans le fond, le plus important pour la BNS, c'est que ses billets doivent être sûrs, pratiques et beaux, car ils représentent une «carte de visite» pour la Suisse. Une carte de visite qui a néanmoins un certain coût, devisé à «plusieurs millions à deux chiffres».