Un adversaire pour l'influent Markus Ritter
Qui est Martin Pfister, candidat zougois à la succession de Viola Amherd?

Jamais entendu parler de Martin Pfister? Le conseiller d'Etat zougois souhaite, à la surprise générale, succéder à Viola Amherd au Conseil fédéral. Mais qui est-il et quels sont ses atouts face à son concurrent Markus Ritter?
Publié: 20:53 heures
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Martin Pfister est directeur de la santé du canton de Zoug depuis 2016.
Photo: Keystone
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Sven Altermatt et Céline Zahno

Pendant longtemps, le chef de parti Gerhard Pfister, à ne pas confondre avec Martin, a été considéré comme le candidat le plus sérieux à la succession de Viola Amherd. Mais le Zougois s'est retiré de la course. C'est désormais un autre Pfister, même s'ils n'ont aucun lien de parentalité, qui se présente comme candidat.

Martin Pfister est directeur de la santé au Conseil d'Etat depuis 2016 et le comité directeur son parti cantonal, toujours le canton de Zoug, lui «accorde sa confiance à l'unanimité». Mais qui est ce Pfister, encore peu connu au niveau national? Et peut-il faire le poids face à Markus Ritter, influent conseiller national saint-gallois et patron des agriculteurs?

Un directeur de la santé en pleine pandémie

Cet enseignant de formation a étudié l'histoire et la philologie allemande. Parmi ses hobbies, il cite la randonnée, le jogging et la lecture. Avant d'arriver au Conseil d'État, il siégeait au parlement cantonal. Il réside à Allenwinden, dans le canton de Zoug, où il a ses racines. Ses compagnons de route le décrivent comme un homme accessible, qui veut faire bouger les choses par son travail. Il est également très au courant des dossiers d'autres conseillers d'Etat, ce qui ne va pas forcément de soi.

Mais Martin Pfister a été surtout très sollicité pendant la pandémie de Covid-19. A l'époque, Zoug avait décidé plus tôt que d'autres cantons de renforcer l'obligation de porter un masque et a introduit des tests de dépistage plus tôt au sein des écoles publiques. «Les opposants étaient bruyants, mais en fin de compte, presque tous les établissements ont suivi», a raconté Martin Pfister plus tard au «Zuger Zeitung». Pendant cette période de crise, il s'est retiré de tous les réseaux sociaux: «Ce qui s'y passait était parfois trop difficile à supporter. De plus, je n'avais tout simplement pas l'énergie d'y consacrer autant de temps.»

Au niveau fédéral, Martin Pfister, n'a jamais fait de politique à Berne. Et le Parlement préfère en général élire quelqu'un issu de ses propres rangs, ou du moins quelqu'un qui a déjà fait de la politique sous la Coupole. Au niveau national, il n'est apparu que comme membre du comité directeur de la santé. Ce qui pourrait être utile s'il reprend le département de la défense de Viola Amherd. Il a par ailleurs été commandant pendant plus de quatre ans dans un bataillon de sauvetage de l'armée et délégué pour l'aide en cas de catastrophe dans la division territoriale 3 de 2004 à 2012.

Ses origines, un atout

Son nom de famille, qu'il partage avec le président de son parti, ne devrait cependant guère lui donner de meilleures chances d'obtenir cette place. Mais ses origines pourraient l'aider: la Suisse centrale est en effet sous-représentée au sein du Conseil fédéral. La dernière fois, c'était lors des mandats successifs du Lucernois Kaspar Villiger de 1989 à 2003. Et jusqu'à présent, il n'y a eu que deux conseillers fédéraux zougois. Le dernier était Hans Hürlimann, membre du PDC), qui a occupé ce poste de 1973 à 1982.

Martin Pfister lui-même n'a pas souhaité répondre à nos questions. Il ne le fera que lors d'une conférence de presse dans les prochains jours, a fait savoir son parti.

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