«Tu vas mourir»
Une fillette de sept ans harcelée après avoir été vaccinée

Dans le Canton de Thurgovie, ce cas n'est apparemment pas isolé. Une fillette de sept ans a été harcelée après avoir été vaccinée. L'école prend l'affaire très au sérieux.
Publié: 25.01.2022 à 11:43 heures
Depuis janvier, les enfants de moins de 12 ans peuvent également se faire vacciner contre le coronavirus (photo d'archives).
Photo: Keystone
Daniel Kestenholz

Depuis décembre, le vaccin Biontech/Pfizer est autorisé pour les enfants à partir de cinq ans en Suisse. De nombreux parents et familles l’attendaient. Pourtant les pressions des antivax affectent également les enfants. Ceux-ci sont cibles de harcèlement de la part de certains camarades qui copient l’attitude vaccinosceptique de leurs parents. Un cas particulièrement révélateur s’est présenté dans le canton de Thurgovie.

Les théories antivax creusent des fossés profonds, même dans les cercles d’amis proches. C’est ce qui s’est passé après qu’une fillette de sept ans a reçu sa première dose de vaccin. «Elle ne peut plus jouer avec sa meilleure amie parce que ses parents ont peur du shedding», a déclaré le père de l’enfant au portail d’information Nau. Le shedding est une théorie du complot selon laquelle les personnes vaccinées peuvent transmettre la protéine spike du coronavirus aux personnes non vaccinées.

Le père se demandait pourquoi la petite voisine n’avait pas sonné chez eux le dimanche, comme elle le faisait habituellement. Il s’est renseigné auprès des parents. Ceux-ci lui ont expliqué que leur fille évitait sa camarade de jeu à cause du vaccin. Selon le père de la fillette, le voisin «a malheureusement complètement glissé dans ces théories du complot».

«Tu vas mourir»

Mais il n’était pas au bout de ses peines. Sa fille, vaccinée, a été harcelée par des enfants sur le chemin de l’école. «Ils lui ont dit: tu es vaccinée, tu vas mourir!», déplore-t-il.

«Non, je suis protégée maintenant», se défend alors la fillette. L’enfant avait pris la décision de se faire vacciner en concertation avec ses parents et était donc bien informée.

Le père a également partagé son expérience sur Twitter. Cette histoire n’est apparemment pas un cas isolé. De nombreuses personnes ont fait part d’expériences similaires. Ainsi, d’autres enfants préféreraient ne pas se faire vacciner, par peur d’être harcelés par leurs amis.

Informer contre les théories du complot

Entre-temps, la situation semble s’être améliorée. La question de la vaccination a été abordée à l’école. D’autres enfants auraient alors réagi de manière nettement plus positive.

Interrogée à ce sujet, Pro Juventute explique que les enfants reprennent souvent l’opinion de leurs parents sur des sujets tels que la pandémie. «Les enfants et les jeunes sont instrumentalisés par différents groupes, y compris par les parents ou les groupes critiques à l’égard des mesures.»

Lors des quelque 700 à 800 entretiens quotidiens avec des jeunes, la fondation d’entraide n’a toutefois pratiquement jamais eu à mener de discussions sur la vaccination. Les enfants semblent savoir eux-mêmes comment faire face aux théories du complot.

(Adaptation par Thibault Gilgen)


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