Depuis des mois, le patron de Gastrosuisse Casimir Platzer et celui de l’Union suisse des arts et métiers (USAM), Hans-Ulrich Bigler, pestent contre le Conseil fédéral pour assouplir les mesures contre le Covid. L’annonce de la suppression de la grande majorité d'entre elles par Ignazio Cassis et Alain Berset, ce mercredi, n’aura pas suffi à satisfaire les deux pontes des milieux économiques.
«La décision arrive tard»
Commençons par le second. Hans-Ulrich Bigler n’avait pas du tout l’air réjoui lorsque Blick l’a appelé après la conférence de presse d'Ignazio Cassis et d'Alain Berset. «Allez-vous fêter la décision du Conseil fédéral ce soir?» Ce à quoi l’homme a sèchement répondu à nos collègues alémaniques: «Je ne fête pas aujourd’hui, je travaille.»
Pendant deux ans, l’ancien conseiller national PLR s’est ouvertement agacé de la politique anti-Covid du Conseil fédéral. Et aujourd’hui encore, il a quelque chose à redire. «La décision est satisfaisante, sur le principe. Mais elle arrive tard», explique-t-il. Selon lui, il n’est pas compréhensible que l’obligation de porter le masque dans les transports publics et les établissements de santé soit en vigueur jusqu’à fin mars.
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La Task force critiquée
Hans-Ulrich Bigler critique en outre le fait que la situation particulière perdure elle aussi jusqu’à cette date. «C’est la durée pendant laquelle le Conseil fédéral a la possibilité de restreindre nos droits fondamentaux», s’agace-t-il.
L’Union suisse des arts et métiers profite également de l’occasion pour tirer une nouvelle fois à boulets rouges sur la Task force. Le groupe de scientifiques est accusé de «communication manipulatrice». Le rôle de la Task force doit être examiné en détail, «tout comme son échec», a fait savoir l’association.
Situation grave dans l’hôtellerie et la restauration
Du côté de Gastrosuisse, la critique est présente, mais la fédération sait un peu mieux arrondir les angles. «Nous avons longtemps attendu ce moment», déclare Casimir Platzer, cité dans un communiqué de presse. La joie dans la branche de pouvoir à nouveau servir les clients est «énorme».
Mais le communiqué serait incomplet si l’on ne se plaignait pas aussi un peu: «La situation économique et personnelle dans l’hôtellerie et la restauration reste grave.» On y indique que de nombreux établissements auraient beaucoup de mal à rembourser les crédits de transition obtenus.
Tandis que Hans-Ulrich Bigler fulmine et que Casimir Platzer reste critique, les deux autres associations économiques faîtières du pays, Economiesuisse et l’Union patronale suisse, se montrent pleinement satisfaites des décisions du Conseil fédéral.