«Depuis lors, le Conseil fédéral et le Parlement ne parviennent plus vraiment à remonter dans les sondages», souligne Lukas Golder, spécialiste des enquêtes d'opinion, dans un entretien diffusé jeudi 14 novembre par les journaux du groupe de presse CH Media.
Le gouvernement donne l'impression de ne pas percevoir suffisamment les préoccupations des Suisses, poursuit-il, soulignant que la votation sur la réforme de la LPP a accentué la crise de confiance, tout comme les erreurs sur les prévisions concernant le financement de l'AVS. Au contraire, la crise liée à la pandémie de Covid-19 a provoqué une adhésion de la population, remarque le spécialiste.
La gestion de la crise par le Conseil fédéral a été largement soutenue. Mais, avec la fin des mesures, ce soutien s'est à nouveau effrité, note-t-il, les intérêts ayant continué à diverger.
Un scepticisme de gauche
Le Conseil fédéral a depuis lors dû s'occuper du sauvetage du Credit Suisse, la situation mondiale est devenue plus incertaine et le thème de la migration a gagné en importance, énumère le spécialiste. Les Suisses sont également préoccupés par les assurances sociales et l'exécutif fédéral n'est pas très populaire avec les mesures d'économie, ajoute-t-il.
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Alors que le scepticisme à l'égard du gouvernement était autrefois plutôt un thème de la droite politique, il est aujourd'hui aussi fortement ancré dans les milieux de gauche, constate le spécialiste. «Nous vivons une crise de confiance de la gauche». Il pointe les deux projets de modification du droit de bail en votation le 24 novembre soutenu par le gouvernement et contre lesquels la gauche se mobilise.
Selon l'institut LeeWas, la réforme pour la sous-location est soutenue par les partisans du PLR, du Centre et de l'UDC. Les Verts, le PS et le PVL s'y opposent. La proportion de «oui» est plus faible chez les citadins (37%) que chez les campagnards (54%).