L'utilisation potentielle de GHB, à la salle de concerts Bikini Test à La Chaux-de-Fonds à fin octobre et à la Case à Chocs en novembre à Neuchâtel, a fait les gros titres de la presse et a agité les réseaux sociaux. Dans le cas chaux-de-fonnier, deux personnes se sont manifestées, un homme et une femme. «Cette dernière a déposé plainte, mais comme le délai pour détecter le GHB était dépassé, rien n'a été constaté», a expliqué Alain Ribaux, conseiller d'Etat.
Dans le cas neuchâtelois, deux jeunes femmes sur trois ont été amenées à l'hôpital mais ont refusé de faire des analyses, a ajouté le ministre en charge de la sécurité. Dans un premier temps, elles n'ont pas déposé plainte mais elles ont changé d'avis et ont finalement souhaité le faire.
A la suite de ces affaires, un courrier a été envoyé aux acteurs de la nuit pour leur expliquer les démarches et procédures à suivre avec la problématique du GHB. Les milieux des discothèques de la ville de Neuchâtel ont décidé aussi de faire de la prévention sur ce sujet.
La police «apporte une attention particulière au GHB et un dispositif invisible a été mis en place dans les établissements», afin d'éviter des dérives, a expliqué Alain Ribaux. Le canton n'a toutefois pas prévu de campagne de prévention particulière dans les écoles. «Cela pourra être reconsidéré et adapté, selon l'évolution de la situation», a ajouté le conseiller d'Etat.
Les députés des Verts Emma Combremont et Cloé Dutoit ont lancé une interpellation sur le sujet car elles estiment que le GHB a un impact physique et psychique important sur les victimes, qui peuvent développer un syndrome de stress post-traumatique, «Peu d'entre elles portent plainte car les preuves manquent souvent», a déclaré Emma Combremont.
Selon la députée, il faut une prise en charge rapide des victimes pour pouvoir procéder à des tests. «Une campagne de prévention et des préservatifs de verre» dans les lieux nocturnes sont notamment nécessaires, a ajouté Emma Combremont.
L'UDC Roxann Durini trouve «le phénomène inquiétant» et aimerait qu'il y ait davantage de contrôle sur les lieux de fête. Selon la députée, les trafiquants de drogue devraient être mieux identifiés et il faudrait faire preuve de «moins de laxisme» envers eux. Le conseiller d'Etat lui a répondu que la police mène «une lutte efficace et dimensionnée» et que le dispositif, avec son unité consacrée aux stupéfiants, est adapté à la situation.
(ATS)