Face au déclin de la biodiversité, le Conseil fédéral entend agir. Il ne veut pas aller aussi loin que l'initiative, mais propose de protéger 17% de tout le territoire suisse contre seulement 13,4% actuellement. Les aires de protection devraient aussi être mises en réseau. Il s'agit de garantir les habitats de la faune et la flore.
La commission compétente du National, préoccupée par l'état de la biodiversité, recommande d'aller dans ce sens. Mais elle n'est pas unanime. Des élus de l'UDC, du PLR et du Centre s'opposent au contre-projet indirect du gouvernement. Ils s'inquiètent pour l'autosuffisance et la sécurité d'approvisionnement du pays. La perte de biodiversité ne doit pas être éclipsée par d'autres crises, juge quant à elle la commission. A voir si elle sera suivie.
Elément central, l'infrastructure écologique devrait également faire l'objet d'âpres débats lors de l'examen détaillé du contre-projet. L'UDC plaidera pour biffer l'objectif de 17% d'aires centrales de protection, alors que la gauche et les Vert'libéraux tenteront d'élever la barre à 20% d'ici 2030 et à 30% d'ici 2040.
Trois jours de débats
La commission entend elle s'en tenir à l'objectif fixé par le Conseil fédéral. Elle lui refuse toutefois la compétence de déterminer les catégories de zone qui constituent les aires de protection, et veut les lister elle-même dans la loi.
L'encouragement d'une culture du bâti de qualité, voulu par le Conseil fédéral, ne devrait quant à lui pas passer la rampe. La commission n'en a pas voulu à l'unanimité. L'initiative elle-même n'a pas plus de chances. Soutenu seulement par le camp rose-vert, le texte propose d'inscrire une meilleure protection de la nature, du paysage et du patrimoine bâti dans la Constitution.
Les discussions s'annoncent longues. Quelque 50 orateurs de tous bords se sont déjà annoncés pour prendre la parole. Une quinzaine de minorités ont été déposées. Et les services du Parlement ont réparti les débats sur trois jours.
(ATS)