«Le Dr Coldwell en est sûr: en septembre, presque tous les vaccinés seront morts.» En août, cette prédiction absconse avait été prononcée par le chanteur pop allemand et coronasceptique Michael Wendler sur Telegram.
Qui est donc ce défaitiste Leonard Coldwell? Le sexagénaire est un conspirationniste allemand et un autoproclamé guérisseur miracle. Son vrai nom est Bernd Klein. Il a d’abord fait une carrière en tant que coach en motivation, avant d’aller aux États-Unis et de se faire appeler Dr Coldwell.
Selon ses dires, il serait la plus grande autorité mondiale en matière de guérison du cancer. Rien que ça. Le guérisseur annonce un taux de réussite de 92,3%. La (prétendue) recette du succès: la pensée positive. Le stress rend malade. Le sexagénaire appelle sa méthode «Instinct Based Medicine System» (IBMS). Il n’existe aucune preuve scientifique sérieuse que sa méthode a un quelconque impact sur les malades. Il n’a pas répondu aux sollicitations de Blick.
Des adeptes en Suisse
Malgré ces affirmations douteuses, «Dr. C.» a aussi des adeptes en Suisse. A Lucerne, trois disciples du guérisseur proposent un coaching IBMS. Sur leur site web, ils prétendent que: «Lors les chimiothérapies, la seule question est de savoir ce qui tue les patients en premier, le cancer ou la chimiothérapie.»
L’un de ces disciples, Roland K.*, a été hôtelier à Saint-Moritz (GR) pendant 30 ans. À présent, le septuagénaire ne se montre pas modeste: «J’ai de très bons résultats dans le traitement de divers maux de la vie, tels que dépression, cancer, épuisement professionnel, difficultés sexuelles, problèmes de couple, soucis d’argent, etc...». Ni lui, ni ses deux collègues guérisseurs n’arrivent à apporter des preuves concrètes lorsqu’ils sont interrogés par Blick.
«Les malades sont plus sensibles à ces solutions soi-disant miracles»
Le psychiatre légiste Frank Urbaniok a publié une vidéo sur les agissements du Dr Coldwell et de ses disciples. Le quinquagénaire dénonce: «Les coachs lucernois avancent des taux de réussite invraisemblablement élevées, racontent des anecdotes invérifiables et font les plus grandes promesses de salut et de guérison.» Ayant lui-même survécu à un grave cancer, le psychiatre se désole: «Les personnes malades sont plus susceptibles de sauter sur de telles offres et de rêver d’une solution miracle».
Le Département de la santé et de la protection sociale du canton de Lucerne ne perçoit cependant aucun problème avec les services offerts par les coaches IBMS de Lucerne. La population peut facilement voir qu’il ne s’agit pas d’un service médical. Dans le canton de Lucerne, il n’est pas obligatoire d’obtenir une certification pour pratiquer.
Des conséquences dramatiques
Frank Urbaniok voit les choses différemment. Afin de se protéger juridiquement, les coachs IBMS affirment ne pas guérir, mais seulement conseiller les patients. Officieusement, ils prétendent connaître la seule méthode efficace de traitement contre le cancer. Les méthodes médicales seraient toutes inefficaces selon leurs dires. Pour le psychiatre, cela crée le risque que les patients utilisent des thérapies médicales dont l’efficacité est prouvée trop tard ou pas du tout, avec des conséquences potentiellement dramatiques.