Une bonne vingtaine d'anciens conseillers nationaux ont tenté ce dimanche 22 octobre de faire leur retour à Berne. La plupart d'entre eux n'ont cependant pas réussi à relever ce défi.
Parmi les grands noms à avoir échoué, on retrouve Chantal Galladé, membre des Vert'libéraux. En 2018, la Zurichoise a démissionné du Conseil national après 15 ans de mandat. Cette année, elle a voulu retenter sa chance à Berne sous les couleurs de son parti. Il faut tout de même souligner une petite victoire: Chantal Galladé est passée de la 21e place à la 8e place sur la liste. Mais comme les Vert'libéraux n'ont plus que quatre sièges à Zurich, une progression en cours de législature semble improbable pour la Zurichoise.
Mauro Poggia veut siéger au Conseil des États
En revanche, un trio d'hommes romands a réussi son come-back. Le plus connu d'entre eux est l'ex-conseiller d'État genevois Mauro Poggia, du Mouvement Citoyens Genevois (MCG). De 2011 à 2013, il a brièvement siégé comme conseiller national, avant d'être élu au gouvernement cantonal genevois, dont il a fait partie jusqu'au printemps dernier.
En tant qu'ancien ministre de la Santé, il s'est fait connaître dans toute la Suisse pendant la crise du Covid. Il a notamment imposé des mesures strictes dans son canton. Les primes d'assurance-maladie étaient d'ailleurs au centre de sa campagne électorale.
Les Genevois ont été nombreux à voter à nouveau pour Mauro Poggia au Conseil national – et peut-être même au Conseil des Etats. En effet, il est arrivé en tête lors du premier tour. Il devra tout de même passer par le deuxième tour le 12 novembre pour confirmer sa victoire.
Retour d'un ex-policier
Un autre politicien genevois du MCG fait son grand retour à Berne: le chef de parti Roger Golay. En 2013, il avait remplacé Mauro Poggia au Conseil national. Le policier, aujourd'hui à la retraite, avait alors rejoint le groupe parlementaire de l'UDC et siégé à la Commission de la politique de sécurité.
Il voulait notamment limiter le nombre de frontaliers par le biais d'une motion. Pas réélu en 2019, il revient au Palais fédéral en tant que conseiller national. A Berne, il souhaite se consacrer en particulier aux thèmes de la sécurité et des transports, comme il l'a déclaré au journal «Le Temps».
L'ancien avocat de Kadhafi
Le troisième genevois du trio n'est autre que Charles Poncet, qui représentera l'UDC à Berne. Son passage au Conseil national remonte à quelques années. De 1991 à 1995, il siégeait à la Chambre des députés pour le Parti libéral suisse (PLS), qui a fusionné avec le PLR il y a maintenant 15 ans. Désormais, c'est sous les couleurs de l'UDC qu'il s'engagera. «Nous devons protéger les plus faibles de la criminalité qui ne cesse d'augmenter en raison d'une immigration mal gérée, dont la classe moyenne est la première victime», explique-t-il sur le site du parti.
Il y a quelques années, Charles Poncet a fait sensation à un tout autre titre. L'avocat d'affaires a en effet représenté la partie libyenne dans le litige autour de l'arrestation du fils du dirigeant Hannibal Kadhafi en 2008 en Suisse. Kadhafi avait été temporairement arrêté à Genève après les accusations de deux employés de maison pour mauvais traitements.
Charles Poncet n'est pas seulement un personnage haut en couleur, il est désormais aussi, du haut de ses 76 ans, le conseiller national le plus âgé à Berne.