Le train présidentiel s'est exceptionnellement arrêté directement entre les deux bâtiments du pôle muséal situé en bordure de la gare de Lausanne. Accompagné de la présidente du Conseil d'Etat vaudois Christelle Luisier, Ignazio Cassis a été accueilli par le syndic Grégoire Junod sous les acclamations du public.
Devant environ 600 personne et sous un soleil de plomb, le président de la Confédération a souligné la dimension symbolique de son passage à Plateforme 10 et affirmé le rôle de la culture comme élément rassembleur. «C'est ce que j'ai cherché à faire aujourd'hui», a-t-il déclaré.
«Relier des lieux symboliques»
«Mon voyage du jour m'a permis de traverser un pan de l'histoire nationale. Dans ces temps agités, j'ai voulu relier des lieux symboliques, qui ont été à différentes époques témoins de crises et surtout de réconciliations», a souligné le président de la Confédération dans son discours.
Et de rappeler être parti de Lugano pour rejoindre Knonau (ZH) où il a partagé un brunch paysan sur les terres historiques de la guerre du Sonderbund. A Granges (SO), le PLR s'est plongé dans le souvenir de la grève générale de 1918, un épisode qui a abouti en 1937 à la paix du travail, «un autre élément fort de l'identité nationale».
Enfin, un arrêt en gare d'Yverdon-les-Bains (VD) lui a permis d'embarquer une «belle délégation vaudoise». Parmi eux, des membres du Conseil des jeunes dont il a souligné le fort engagement.
«Ces moments charnières de l'histoire suisse nous rappellent que la paix et la stabilité sont fragiles et qu'il faut en prendre soin, y compris chez nous. Tout peut basculer du jour au lendemain», a-t-il relevé, évoquant la guerre en Ukraine, son lot d'horreurs, et ses millions de femmes et enfants en exil.
Même divisés, les Suisses restent unis
Ignazio Cassis s'est dit convaincu que le monde actuel avait besoin de plus de «suissitude». Même divisés, les Suisses savent rester unis, a-t-il constaté. «Restez unis: c'est ce que nous avons appris à faire au coeur de l'Europe, sur notre territoire point de rencontre entre quatre langues et autant de cultures.»
Il a ajouté s’engager «à faire rayonner la Suisse, comme cela a été le cas à Lugano avec la Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine ou encore au sein du Conseil de sécurité. La Suisse agit, elle est neutre mais pas indifférente», a-t-il insisté.
Et de terminer sur un mot de l'ancien conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz, qui disait que les Suisses s’entendent bien car ils ne se comprennent pas. «C’est un peu vrai... mais pas seulement !», a-t-il souri. Et de saluer la fabuleuse aptitude des Suisses «au dialogue et à la recherche de compromis».
«S'habituer à plus d'insécurité»
Son message aux Vaudois, canton dans lequel il a poursuivi sa formation de médecin: «Au vu de la situation géopolitique mondiale, il s'agira de s'habituer à vivre dans un peu plus d'insécurité», a-t-il déclaré en marge de la manifestation. Et de réfléchir à comment consommer moins d'énergie ou éviter le gaspillage alimentaire. Ceci sans tomber dans la panique: les autorités travaillent, a-t-il assuré.
Lors de la rencontre avec la population, le président de la Confédération s'est longuement prêté au jeu des selfies. Puis il a poursuivi sur la thématique ferroviaire du jour, en visitant les expositions «Train Zug Treno Tren» présentées au Musée cantonal des Beaux-Arts, et aux deux institutions récemment inaugurées, le mudac (design) et Photo Elysée. Les trois musées étaient accessibles gratuitement à l'occasion de la Fête nationale.
De Ouchy à New York
Le cortège présidentiel devait se rendre ensuite à Ouchy pour les discours officiels et les feux d'artifice «avant de partir demain à New York pour quelques jours».
Ignazio Cassis répondait à l'invitation de la Ville de Lausanne. Sous l'égide de son syndic Grégoire Junod, cette dernière convie depuis quelques années les conseillers fédéraux en charge de la présidence de la Confédération dans la capitale olympique pour la Fête nationale.
(ATS)