Télécabines à court d'argent
L'avenir des remontées mécaniques suisses ne tient qu'à un fil

La saison estivale s'effondre, le coronavirus entraîne des restrictions et les touristes étrangers restent chez eux: les télécabines vivent des moments difficiles. Cet hiver, les choses pourraient encore empirer. Explications.
Publié: 15.08.2021 à 18:34 heures
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Dernière mise à jour: 16.08.2021 à 12:16 heures
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Télécabine sur le Titlis : le sommet de la Suisse centrale dépendait fortement des touristes internationaux - un problème de pandémie.
Photo: ROGER GRUETTER
Marc Iseli, Lauriane Pipoz (adaptation)

Pour les télécabines, c'est la crise. Les pluies incessantes, la pandémie et la diminution drastique de touristes étrangers ont entraîné une baisse de leurs revenus.

La saison d'hiver prochaine sera un moment clé. «Si nous devions à nouveau faire face à un mauvais hiver, la situation serait financièrement extrêmement serrée», affirme Berno Stoffel, directeur de Cable Cars Switzerland, à Blick. «De nombreuses entreprises de télécabines devraient envisager d'adapter ou de restreindre les heures d'ouverture, en raccourcissant la saison ou en mettant en service plus tard des installations mécaniques moins importantes.»

Même les grandes compagnies

La situation est aussi préoccupante pour les grandes remontées mécaniques, affirme Berno Stoffel. Et ce même pour des télécabines emblématiques de notre pays comme celui du Titlis, du Pilatus ou du Jungfraujoch. Ces installations comptent beaucoup sur le tourisme, et en particulier sur les touristes les plus riches. Mais cette clientèle manque à l'appel depuis la crise du coronavirus.

Or, le personnel, l'électricité, l'entretien coûtent cher, et il faut prévoir de futurs investissements. Mais ces derniers ne sont plus possibles dans de nombreuses entreprises selon une évaluation du professeur d'économie Philipp Lütolf. D'après la «Sonntagszeitung, seul un quart des quarante télécabines que ce professeur a examinés ont généré suffisamment de revenus pour financer avec leurs propres ressources les investissements qui leur seront nécessaires. Pour un autre quart, de telles dépenses ne seraient pas exclues et dépendraient du niveau de modernité des installations, du type de machines choisi ou de leur endettement actuel.

Déjà des problèmes avant la pandémie

Selon Philipp Lütolf, la moitié des entreprises disposaient déjà, avant la pandémie, d'un «rendement du capital nettement insuffisant» pour pouvoir financer les investissements de remplacement avec leurs propres fonds. De plus, même dans ce cas, un quart des entreprises ont eu des difficultés à payer les intérêts de leur capital qui ont été empruntés avec leurs revenus actuels.

«La solidité financière et la capacité d'investissement des compagnies de chemin de fer de montagne seront certainement moins bonnes après cette année», prédit Philipp Lütolf. «Ce sera particulièrement grave dans les stations comprenant des installations obsolètes: elles ne peuvent pas se permettre d'investir suffisamment pour un renouvellement en ce moment.»

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