L'herbe est-elle bonne pour la santé? Pour Franziska Quadri, cela semble être le cas. Depuis un accident de parapente il y a treize ans, cette Zurichoise est paralysée à partir du cou et souffre de violentes douleurs. «J’ai remarqué assez rapidement que le cannabis m’aidait», raconte-t-elle. Non seulement contre les douleurs, mais aussi contre les crampes spasmodiques.
Dès la semaine prochaine, l’accès au cannabis médical sera facilité en Suisse pour les personnes pouvant en bénéficier en termes de santé et bien-être. Les médecins n’auront alors plus besoin de demander une autorisation à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) pour prescrire de «l’herbe qui fait rire». Le Parlement avait adopté l’année dernière la modification correspondante de la loi sur les stupéfiants.
Un médoc à 700 francs par jour, qui dit oui?
Franziska Quadri se réjouit de cette avancée, pour laquelle elle s’est engagée en tant que présidente de l’association Medical Cannabis (Medcan), qui défend les intérêts des patients recourant à cette plante. «La modification de la loi est une énorme opportunité pour les nouveaux patients sous cannabis», dit-elle.
Mais de nombreux obstacles subsistent. Le plus grand est sans doute le prix. Le cannabis médical est d’une part très cher. D’autre part, certaines personnes, comme Franziska Quadri, ont besoin d’une dose élevée pour combattre la douleur.
«Le médicament me coûtait 700 francs par jour, raconte la présidente de Medcan. La caisse maladie ne paie qu’exceptionnellement.» Si son assurance la remboursait au début, les frais sont devenus ensuite trop élevés. Une situation qui pousse la patiente à consommer à nouveau du cannabis de manière illégale.
Réservé aux riches
Pour l’instant, rien ne change pour le principe du tiers payant. Le Conseil fédéral justifie cette décision par le fait que l’efficacité du cannabis médical n’est pas suffisamment prouvée. «Dans les faits, cela signifie que seuls les riches peuvent s’offrir du cannabis légal», critique Franziska Quadri.
Autre problème: aujourd’hui, très peu de préparations sont autorisées en Suisse. La patiente pense que cela va changer à moyen terme. Les coûts devraient alors baisser, comme cela s’est produit en Allemagne, où une réglementation similaire est en vigueur depuis 2017 déjà.
(Adaptation par Nora Foti)