Qui reprendra le siège du conseiller fédéral Alain Berset à partir de janvier 2024? Pour une fois, le Parti socialiste (PS) a le temps de se préparer: le groupe parlementaire ne fixera la feuille de route qu’en septembre. La diversité, ou non, des candidatures dépendra de ce qui se profile en vue des élections et des éventuels départs dans les autres partis politiques.
A lire sur le départ d'Alain Berset
Pour beaucoup, il est encore trop tôt pour se lancer officiellement dans la course au Conseil fédéral. Blick vous propose un tour d’horizon des candidats potentiels.
Ils laissent la porte ouverte
Daniel Jositsch (ZH): «Je communiquerai dans les prochains jours», explique le conseiller aux Etats Daniel Jositsch à Blick. Il n’y a pas si longtemps, il avançait que cette fonction l’intéresserait: «Une candidature est bien sûr à l’ordre du jour.» Daniel Jositsch y avait déjà songé lors de la succession de Simonetta Sommaruga, mais il était alors embourbé dans un conflit avec son parti. Pour de nombreux collègues PS, la colère n’est pas encore retombée, ce qui pourrait désavantager le Zurichois. Toutefois, s’il se présente, la droite devrait se montrer en sa faveur.
Matthias Aebischer (BE): Le conseiller national Matthias Aebischer aurait des ambitions pour le Conseil fédéral, glisse-t-on dans les cercles bien informés. Lors de la succession de Simonetta Sommaruga, l’ancien journaliste s’était montré discret, ce qui devrait lui faire gagner quelques points au sein de son parti. Sa politique est plutôt modérée, ce qui devrait lui permettre de gagner de nombreuses voix du côté de la droite. «Je suis heureux que mon nom soit évoqué en de nombreux cercles. Je vais réfléchir à une candidature. Grâce à l’annonce précoce d’Alain Berset, j’ai tout l’été pour le faire. Je dois mener quelques entretiens. Je vais pouvoir le faire en toute tranquillité.»
Jon Pult (GR): Le conseiller national grison n’a certes que 38 ans, mais il pourrait justement faire souffler un vent de fraîcheur au sein du Conseil fédéral. En tant que président de l’Initiative des Alpes, ce politicien spécialiste de la question des transports est également une figure connue dans toute la Suisse. Il ne siège toutefois au Conseil national que depuis 2019. Sur Twitter, il écrit qu’il réfléchit à une candidature «avec attention et en toute tranquillité». «Je prendrai ma décision à l’automne, lorsque mon parti et le groupe parlementaire auront déterminé la procédure de nomination.»
Beat Jans (BS): Le président du gouvernement bâlois a fait de la politique au Conseil national jusqu’à fin 2020 et n’est donc pas un inconnu pour les parlementaires fédéraux. Il est bien possible qu’il se présente en tant que candidat bâlois, après l’échec de la candidature de sa collègue et conseillère aux Etats Eva Herzog l’année dernière. «Bien sûr, ce serait une tâche très intéressante pour moi», souligne-t-il. Mais il se sent très bien à Bâle. «C’est pourquoi je veux réfléchir avec ma famille à l’opportunité de me présenter à la succession du conseiller fédéral Alain Berset», détaille Beat Jans. «Je prendrai le temps de le faire pendant les vacances d’été et je me prononcerai probablement fin août.»
Eva Herzog (BS): La conseillère aux Etats bâloise n’exclut pas de se présenter à nouveau. «J’ai tout le temps d’y réfléchir!», écrit-elle à Blick. Il est peu probable qu’elle se présente à nouveau après le revers électoral de l’année dernière. Vraisemblablement, elle voudra se concentrer sur la présidence du Conseil des Etats, qu’elle assumera dès décembre.
Samira Marti (BL): La conseillère nationale Samira Marti est également une option dans la région bâloise. Elle devrait toutefois plutôt viser la présidence du groupe parlementaire, qui sera renouvelée en septembre. Elle ne s’est pas encore exprimée sur une éventuelle candidature au Conseil fédéral: «Il faut encore un peu de temps», écrit-elle.
Nadine Masshardt (BE): Déjà lors de la succession de Simonetta Sommaruga, la conseillère nationale Nadine Masshardt avait été pressentie comme une candidate, mais elle avait rapidement renoncé. «Je ne peux pas me prononcer aujourd’hui sur l’éventualité d’une candidature, explique-t-elle à Blick. Je vais évaluer la situation en toute tranquillité pendant l’été.»
Min Li Marti (ZH): La conseillère nationale Min Li Marti n’exclut pas pour l’instant de se porter candidate. «Cela dépendra aussi beaucoup des circonstances et des constellations», glisse-t-elle.
Priska Seiler Graf (ZH): La conseillère nationale Priska Seiler Graf ne se retire pas encore de la course. «La démission d’Alain Berset m’a tout de même surprise. Comme tous mes collègues, je dois y réfléchir tranquillement pendant l’été.» La politicienne zurichoise siège au Conseil national depuis 2015.
Fabian Molina (ZH): A 32 ans, le conseiller national zurichois Fabian Molina serait certes encore un peu jeune pour le Conseil fédéral. Pourtant, il n’y renonce pas encore pour autant. «Je suis en vacances d’été à partir de la mi-juillet et je vais y réfléchir tranquillement.»
Christian Levrat (FR): L’ancien chef du PS et actuel président de la Poste Christian Levrat a tout à fait la stature d’un conseiller fédéral. Avec lui, c’est un Fribourgeois qui succéderait à Alain Berset, qui vient lui-même du canton. Selon la constellation, il aurait toutes ses chances.
Roger Nordmann (VD): Le chef de fraction Roger Nordmann serait également une option. Le Vaudois siège au Conseil national depuis 2004 déjà où il est une figure importante. Jusqu’à présent, il n’a pas exclu une candidature. Mercredi, il a déclaré aux médias qu’il n’avait pas encore eu le temps de se poser la question.
Pierre-Yves Maillard (VD): L’ancien conseiller d’Etat vaudois et actuel conseiller national Pierre-Yves Maillard est un poids lourd politique. Le président de l’Union syndicale suisse était déjà dans la course au Conseil fédéral en 2011 et avait alors perdu contre Alain Berset. Cet automne, il se présente avec de bonnes chances au Conseil des Etats.
Ils ont renoncé
Le moment choisi par Alain Berset pour annoncer sa démission, juste avant les vacances d’été, en a surpris plus d’un, y compris au sein du PS. Certains doivent d’abord digérer cette nouvelle. Un premier refus a déjà été officialisé, d’autres devraient bientôt suivre.
Flavia Wasserfallen (BE): La conseillère nationale bernoise Flavia Wasserfallen a été considérée comme une candidate de poids. Lors de la succession de Simonetta Sommaruga, elle a décidé de ne pas se présenter. A l’époque, elle était arrivée à la conclusion qu’une candidature ne lui convenait pas «à l’heure actuelle».
Cette fois encore, elle ne sera pas de la partie, comme elle l’a annoncé mercredi sur son site Internet. Elle se présente au Conseil des Etats pour reprendre le siège du sortant Hans Stöckli.