Statut S pour les Ukrainiens
Des réfugiés accusent la Confédération de racisme

Les réfugiés critiquent le fait que seules les personnes qui ont fui la guerre en Ukraine obtiennent le statut S en Suisse. Ils estiment que cela est raciste.
Publié: 09.05.2022 à 15:55 heures
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Dernière mise à jour: 09.05.2022 à 16:39 heures
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Dimanche, des réfugiés se sont exprimés à l'hôtel de ville de Berne.
Photo: keystone-sda.ch
Lea Hartmann

Près de 45’000 réfugiés ukrainiens ont obtenu le statut S depuis le début de la guerre. Muni d'un tel sésame, les Ukrainiens peuvent vivre en Suisse pendant au moins un an, y travailler et recevoir une aide sociale si nécessaire.

Des conditions que de nombreux autres requérants d’asile en Suisse leur envient. Il est «louable» que ce statut ait été activé pour la première fois pour les Ukrainiens, estiment les réfugiés qui se sont réunis dimanche à Berne dans le cadre du Parlement suisse des réfugiés (voir encadré plus bas). Mais le statut S devrait aussi être appliqué aux requérants d’asile venant d’autres pays déchirés par la guerre, comme la Syrie ou l’Afghanistan, demandent-ils à la ministre de la Justice Karin Keller-Sutter.

Les réfugiés accusent la Confédération de racisme

«Nous ne comprenons pas pourquoi la Suisse ne traite pas toutes les personnes ayant besoin de protection et les victimes de la guerre de la même manière», peut-on lire dans une prise de position. La Confédération a expliqué cette différence par la durée du séjour en Suisse: les Ukrainiens souhaiteraient rentrer chez eux le plus rapidement possible. Un argument rejeté par ce Parlement, et même qualifié de discriminatoire. «Les réfugiés ukrainiens ne sont pas les seuls à chercher une aide temporaire! Les autres aussi aimeraient retourner dans leur pays d’origine en toute sécurité et participer à sa reconstruction au plus vite», constatent ses membres.

Plusieurs conseillers nationaux et aux États ont participé à l'événement, comme la conseillère aux États genevoise Lisa Mazzone (Verts).
Photo: KEYSTONE/Anthony Anex

Ces derniers accusent la Suisse de racisme: «Cette inégalité de traitement nous laisse perplexes, tristes et soulève des questions. Si elle n’est pas discriminatoire ou raciste, comment peut-on la qualifier?»

Donner une voix aux réfugiés

Le Parlement des réfugiés a eu lieu pour la deuxième fois cette année. Il est organisé par le «National Coalition Building Institute» (NCBI), association qui a pour but de donner une voix aux réfugiés. Plus de 90 immigrants, venant de plus de dix États différents, y ont participé. Ils ont adopté plusieurs recommandations à l’attention des politiques. Ils souhaitent par exemple de meilleures conditions de vie pour les demandeurs d’asile déboutés, l’accès au marché du travail et des exceptions non bureaucratiques à l’interdiction de voyager à l’étranger sont également demandés.

Certaines de ces revendications devraient trouver leur place au Parlement fédéral sous forme d’interventions de politiciens alliés.

Le Parlement des réfugiés a eu lieu pour la deuxième fois cette année. Il est organisé par le «National Coalition Building Institute» (NCBI), association qui a pour but de donner une voix aux réfugiés. Plus de 90 immigrants, venant de plus de dix États différents, y ont participé. Ils ont adopté plusieurs recommandations à l’attention des politiques. Ils souhaitent par exemple de meilleures conditions de vie pour les demandeurs d’asile déboutés, l’accès au marché du travail et des exceptions non bureaucratiques à l’interdiction de voyager à l’étranger sont également demandés.

Certaines de ces revendications devraient trouver leur place au Parlement fédéral sous forme d’interventions de politiciens alliés.

(Adaptation par Lauriane Pipoz)

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