L'alliance de gauche à l'origine de l'initiative qui vise à interdire l'achat des avions de combat F-35 maintient son texte contre la volonté d'une partie de la droite du Parlement et de la ministre de la défense Viola Amherd. Celle-ci avait demandé mardi aux initiants de le retirer au vu de la situation en Ukraine.
«Cette demande est choquante du point de vue des droits démocratiques et démontre que le lobby de l'armement craint que de nouveaux scandales n'éclatent au grand jour», a réagi l'alliance de gauche jeudi dans un communiqué publié par le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) et le Parti socialiste suisse.
Pas une réponse à la guerre en Ukraine
L'acquisition de F-35 n'a de plus «aucun sens» dans le contexte de la guerre en Ukraine, une attaque russe sur le territoire suisse étant exclue, ont-ils souligné. «Avant que le premier soldat russe ne pose le pied sur le sol suisse, une guerre nucléaire aurait déjà éclaté», a argumenté le GSsA.
En clair, l'achat de nouveaux avions de combat n'est pas une réponse à la guerre en Ukraine, selon l'alliance, qui voit dans la demande de retirer l'initiative une récupération politique.
Mise en œuvre «immédiate»
La Conférence nationale des Associations militaires faîtières (CNAM) revient néanmoins à la charge, deux jours après la ministre de la défense. «L'acquisition de 36 nouveaux F-35 doit être mise en oeuvre immédiatement, sans 'si' et sans 'mais', écrit jeudi la faîtière dans un communiqué.
Et la CNAM de rappeler que le peuple suisse s'est prononcé en faveur de cet achat lors d'un référendum en 2020. Le groupe attend donc du PS, en tant que parti gouvernemental, qu'il retire rapidement son initiative populaire en cours contre l'acquisition du F-35 et qu'il supprime l'objectif de suppression de l'armée de son programme du parti.
Dans ce même communiqué, la CNAM, qui regroupe 19 associations d'officiers, sous-officiers ou spécialistes représentant quelque 100'000 membres, demande en outre plus de moyens financiers et humains pour l'armée suisse. Augmenter le budget militaire à 1% du PIB, au lieu de 0,7%, et l'effectif réglementaire de l'armée à 120'000 hommes, au lieu des 100'000 actuels, figure parmi ses autres propositions, déjà évoquées depuis l'invasion de l'Ukraine par l'UDC et le PLR.
(ATS)