Sous pression après la naissance du deuxième enfant
«Nous vivons de manière extrêmement économe»

A trois, ils vivaient bien. Mais avec l'arrivée de leur nouveau-né, cette famille a de la peine à s'en sortir. Elle doit se débrouiller avec peu d'argent.
Publié: 14.03.2024 à 16:15 heures
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Jennifer Matzig avec son deuxième fils Julian.
Photo: Zvg
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Karen Schärer

Son plus grand luxe, avoue Jennifer Matzig, est d'avoir un lave-linge et un sèche-linge dans son appartement. La mère de Julian, un an, et Gabriele, 13 ans, a l'habitude de se priver. Depuis l'arrivée du petit, elle et son mari Carlo doivent faire encore plus attention à leur budget. «Nous vivons de manière extrêmement économe», assure Jennifer Matzig. Et pourtant, il ne reste rien à la fin du mois.

Selon le baromètre des familles 2024, pour 52% des familles en Suisse, le revenu suffit à peine, voire pas du tout, à vivre dignement. Cette famille de Jona (SG) fait partie de cette tranche de la population suisse. «L'argent ne suffit pas du tout», explique Jennifer Matzig. Depuis 2023, ce ne sont pas seulement les couches et autres qui accablent le budget familial, mais aussi la hausse des prix des denrées alimentaires et du loyer de 200 francs.

Retour à la vie active plus tôt

Après la naissance de Julian, Jennifer Matzig aurait volontiers réintégré la vie active plus tard. Mais la famille a besoin d'un deuxième revenu: son salaire provenant de la vente en ligne de cadeaux pour bébés via sa boutique Amarenas Bambinishop sont faibles.

Lorsque son bébé a eu trois mois, elle a trouvé un travail. Quatre soirs par semaine, elle quitte la maison lorsque son mari rentre. Payée à l'heure, elle livre des commandes de repas pour un restaurant et contribue ainsi au budget familial à hauteur d'environ 500 francs par mois. Si elle est malade, comme la semaine dernière, elle ne reçoit rien.

Jennifer Matzig reçoit 300 francs par mois d'avance sur pension alimentaire pour son fils aîné, né d'une précédente relation. Son mari travaille à plein temps comme menuisier et gagne un peu plus de 5000 francs nets.

C'est le loyer de l'appartement qui pèse le plus sur le budget: 2400 francs pour le quatre pièces et demi avec place de garage. Une augmentation de loyer l'année dernière leur a foutu un coup. «On nous a annoncé que le loyer serait à nouveau augmenté en mai», déplore Jennifer Matzig. La caisse maladie devrait coûter à la famille 1000 francs par mois, mais grâce à une réduction de prime, elle paie 600 francs.

Economiser sur les denrées alimentaires

Les parents économisent autant qu'ils le peuvent et n'achètent presque plus que des aliments à petit budget. «Avant, il était aussi possible d'acheter de la viande chez le boucher. Maintenant, nous n'en mangeons presque plus.» Jennifer Matzig a fondé une association avec des connaissances pour sauver des aliments. Dans quatre magasins de la commune, les membres peuvent aller récupérer certaines marchandises non commercialisables. Ils en gardent un peu pour eux et déposent le reste dans un frigo accessible à tous.

La période précédant Noël est particulière pour la famille: Jennifer Matzig est alors présente au marché de Noël et vend des petites créations au crochet. «Cela me permet de gagner un peu d'argent. C'est toujours notre réserve pour l'année suivante.»


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