L’investisseur Dadvan Yousuf, 22 ans, qui avait déclaré avoir fait fortune dans les cryptomonnaies, est soupçonné de blanchiment d’argent. Le Parquet bernois enquête sur celui avait fait sensation dans nos lignes, mais aussi celles de la «NZZ» ou de «Forbes». La procédure ouverte porte sur l’escroquerie et le blanchiment d’argent, comme l’a confirmé le Ministère public à la SRF.
Alors, génie de la finance ou escroc? Rappelez-vous: l’ascension de Davdan, réfugié irakien arrivé en Suisse à l’âge de trois ans et qui, selon ses propres dires, est devenu — temporairement — un cryptomilliardaire.
Ses histoires sonnaient trop bien
Dadvan Yousuf a également lancé l’année dernière sa propre cryptomonnaie, le Dohrnii. Il avait promis d’en faire la prochaine grande monnaie numérique, à l’image du bitcoin.
Mais pour beaucoup, ses histoires semblaient trop belles pour être vraies. Davdan Yousuf lui-même, par ses déclarations contradictoires, a nourri des doutes sur ce parcours digne d’un film de Hollywood.
Mélange de fait réel et d'inventions
Les recherches menées par divers médias ont également révélé des contradictions dans son histoire. Il semble avoir produit un mélange de faits réels, d’évènements embellis et de parties inventées de toutes pièces.
En mars dernier, Blick avait confronté Dadvan Yousouf aux accusations portées contre lui. Pour celui qui persiste et signe dans son récit, c’est parole contre parole.
Enquête de la Finma
La Finma, l’autorité de surveillance des marchés financiers, enquête sur la fondation de Dadvan Yousuf, qui s’appelle, elle aussi, Dohrnii. Des investigations sont en cours pour déterminer si Yousuf ou sa fondation ont enfreint la loi sur les marchés financiers. Depuis début avril, la Finma lui interdit tout autre acte juridique en rapport avec sa fondation.
Une enquête de police est également en cours contre Dadvan Yousuf. Selon la SRF, une annonce du Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS) de Fedpol qui est à l’origine de cette procédure.
L’avocat de Yousuf a indiqué à SRF: «Mon client n’a connaissance d’aucune procédure auprès du Ministère public ni d’aucune enquête de police.»
La rédaction tient à rappeler que Dadvan Yousuf bénéficie de la présomption d’innocence.
(Adaptation par Alexandre Cudré)