Sommet à Malte
Pour Ignazio Cassis, la Suisse doit être un acteur numérique majeur

En route pour le sommet de la francophonie de Djerba, le président de la Confédération s'est arrêté à Malte pour parler diplomatie numérique et gouvernance de l'Internet. Un enjeu clé pour la Suisse et pour Genève.
Publié: 18.11.2022 à 18:55 heures
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Dernière mise à jour: 18.11.2022 à 19:13 heures
Photo: Richard Werly
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Richard WerlyJournaliste Blick

«Genève doit être notre anticipateur des enjeux numérique et nous allons continuer à investir pour cela.» En route pour le sommet de la Francophonie à Djerba qui s’ouvre ce samedi, Ignazio Cassis pouvait difficilement trouver une étape plus symbolique des enjeux géopolitiques de demain.

Sommet à Malte pour Diplofoundation

C’est à Malte, pour participer au sommet sur la diplomatie numérique organisé par Diplofoundation, fondation suisso-maltaise basée sur les bords du Léman, que le président de la Confédération a choisi de s’arrêter vendredi 18 novembre. Une escale rapide, mais consacrée à un enjeu décisif pour la Suisse, qui sera – tout comme Malte - membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies en 2023 et 2024.

«Nous devons utiliser toutes les ressources disponibles à Genève pour comprendre les transformations numériques du monde, bonnes ou mauvaises. Et nous préparer aux conséquences», a poursuivi Ignazio Cassis devant un parterre d’experts et de diplomates réunis dans l’île méditerranéenne.

Publication d’un «Geneva Digital Atlas»

La Suisse et le numérique? A Malte, le chef du Département des Affaires étrangères a résumé l'importance de la place de Genève en montrant à l’assistance le «Geneva Digital Atlas» tout juste publié par la «Geneva Internet Platform», autre organisation très active sur ces sujets. Reste les questions difficiles. Comment faire exister le centre d’expertise et de négociations qu’est Genève dans ce qui est, en réalité, un autre champ de bataille mondial.

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La Suisse peut-elle œuvrer à des compromis numériques entre puissances avides de contrôler Internet et les réseaux sociaux? «Nous sommes réalistes. Le Conseil fédéral va bientôt publier sa stratégie et ses priorités pour lutter contre la cybercriminalité ou les menaces numériques à notre sécurité nationale. L’actualité nous démontre chaque jour que la guerre est devenue hybride. La Suisse peut, sur ce terrain, être un acteur de paix, en particulier en plaidant pour l’application du droit international public dans le cyberespace», a confirmé Ignazio Cassis à Blick.

Doper les compétences numériques de Genève

Et ces investissements envisagés pour doper les compétences numériques de Genève? Après avoir salué le partenariat avec Malte, et le travail réalisé par Diplofoundation, le président de la Confédération a évidemment cité le Geneva Science and Diplomacy Anticipator (GESDA) qui a tenu sa réunion annuelle en octobre. Son financement est assuré au moins jusqu’en 2027.

L’un des objectifs est de trouver des partenaires qui, selon Ignazio Cassis ont vocation à être européens. Bruxelles, avec la Commission européenne, occupe aujourd’hui un rôle décisif en matière de régulation de l’Internet et des plates-formes. «La régulation est aussi notre point fort. Nous avons besoin de règles performantes, adaptées aux enjeux numériques», a-t-il complété.

Bruxelles-Genève-Paris, futur triangle numérique?

Les relations compliquées de la Suisse avec l’UE empêchent-elles d’avancer sur ces terrains qui impactent tous les pays du continent, et sur lesquels la diplomatie suisse a acquis une expertise? «Non répond Ignazio Cassis. Genève, lieu de négociations internationales, a au contraire vocation à travailler pour la paix avec Bruxelles, tout comme avec Paris. Je l’ai redit au président Macron lors de mon déplacement en France pour le Forum Mondial sur la paix, et il a salué cette possible coopération.»

Pas d’évocation, en revanche, de la neutralité suisse lors de cette escale à Malte, où Ignazio Cassis a profité pour signer l’accord bilatéral sur la seconde phase (2019-2029) de la contribution helvétique à l’élargissement de l’Union européenne. La première phase avait vu Berne soutenir l’Académie diplomatique de Malte et financé l’installation d’un scanner pour la détection des cancers.

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