Le point commun entre le cabinet dentaire de Beaumont, à Lausanne, le magasin de chaussures Shoe chou à Sion (VS) ou le restaurant La Douane à Fahy (JU)? Tous les trois dénoncent «l'apartheid» que provoque le passeport vaccinal «prévu dans un avenir proche». Ils promettent de ne jamais le demander à leur clients. C'est même une revendication: ces établissements figurent parmi les 2886 qui ont adhéré à Animap.ch.
Déjà existant dans d'autres pays, le répertoire est désormais arrivé en Suisse. Il liste les établissements qui «respectent la dignité humaine et ne pratiquent donc aucune discrimination à l’encontre de quiconque». Quelques clics suffisent pour y adhérer et à apparaître gratuitement sur la carte.
Le projet a débuté en Suisse en mars, mais c'est la carte lancée début août qui a dopé la visibilité du site. «Elle propose un contrepoids pour tous les patrons qui veulent lutter contre des mesures qui contreviennent à la Constitution», écrivent ses responsables.
Sur Animap, on trouve à la fois des restaurants, des salons de coiffure ou des garages, mais aussi beaucoup d'établissements vantant la «médecine douce»: cabinets de thérapies naturelles, cours de yoga, ateliers bio, etc.
La Suisse romande compte une bonne centaine d'établissements, mais l'essentiel des adresses se trouve outre-Sarine. Par exemple, le client sans certificat Covid trouvera 102 endroits où se rendre sans peine rien qu'au centre-ville de Zurich.
Dans la galaxie coronasceptique
Qui est derrière Animap.ch? Le site, qui vient d'être traduit en français (et s'excuse des éventuelles fautes d'orthographe), fait partie d'une galaxie coronasceptique. L'impressum renvoie vers un groupe Telegram alémanique qui compte plus de 1600 personnes et abreuve sa communauté de «réinformation» (majoritairement des «fake news») au sujet du Covid.
Animap.ch appartient à «Reaktion.org», lui-même propriété de VitaNetz, un projet de «société parallèle» basé à Wangen an der Aare. L'organisation, qui pour l'instant «cultive des légumes sur la base de l'agriculture solidaire», entend «introduire progressivement une forme alternative de société». Et promet même un nouveau système monétaire.