Sexisme, agressions...
«Chaque femme qui a fait l'armée peut citer des cas de discrimination»

La justice militaire enquête actuellement sur un membre de l'armée suisse, qui aurait commis un délit sexuel pendant le WEF à Davos sur une camarade d'uniforme. Et il ne s'agit pas de la première fois que des femmes sont harcelées ou agressées au sein de l'armée.
Publié: 08.02.2023 à 08:20 heures
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Dernière mise à jour: 08.02.2023 à 13:23 heures
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Les femmes seraient victimes de harcèlement et de discrimination dans l'armée suisse. (photo d'archives)
Photo: Keystone
Marian Nadler

Elles ont fait de mauvaises expériences et ne sont pas près de se taire. Des soldates de l'armée suisse ont décrit à Watson le sexisme et les discriminations dont elles sont victimes dans l'exercice de leurs fonctions. Elles auraient notamment affaire à des supérieurs abusifs.

«Chaque femme qui a fait l'armée peut citer des cas de discrimination ou d'insultes sexistes», déclare une militaire suisse citée par le portail d'information. Une autre recrue raconte une expérience traumatisante: «Ils parlaient de mes seins dès que je leur tournais le dos. Et toute l'assemblée riait. J'ai par la suite essayé de les dissimuler.»

Les militaires soulèvent également certaines insinuations de soldats qui estiment que les femmes ne sont dans l'armée que pour rencontrer des hommes. Les supérieurs ne feraient pas grand-chose pour remédier à ces conditions désastreuses, reprochent les militaires.

Tendance à blâmer la victime

«Toutes les femmes de l'armée avec lesquelles je m'entretiens voient le problème et la nécessité d'agir», explique Carmen Affentranger, présidente de l'association Femmes en TAZ (tenue de camouflage). Cette institution s'engage en faveur des femmes membres de l'armée. Actuellement, il n'existe pas de véritables mesures contre la discrimination et la violence sexuelle, critique-t-elle. La tendance est au victim blaming (le fait de blâmer la victime, en français).

La semaine dernière, le sujet a été porté sur la place publique à la suite de l'ouverture d'une enquête à l'encontre d'un membre de la compagnie d'état-major du bataillon d'infanterie 65 zurichois (bat inf 65). Ce dernier aurait commis un délit sexuel sur une soldate lors de l'engagement du WEF à Davos.

L'armée enregistre quatre à six cas de ce genre par an, a expliqué le porte-parole de la justice militaire Florian Menzi à Watson. Actuellement, il y a 17 procédures qui traitent d'incidents qui pourraient être des délits sexuels. Afin de maîtriser le problème, l'armée a introduit en 2022 le service d'annonce et de conseil pour les femmes dans l'armée et la diversité (FiAD). Ce service doit servir de point de contact pour les questions et les besoins spécifiques des femmes ainsi que pour les questions de diversité, a expliqué le porte-parole de l'armée Stefan Hofer.

(nad)

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