Les réactions ont été désastreuses. L'été dernier, la plupart des partis se sont prononcés contre les projets de la ministre des Sports Viola Amherd, tout comme les cantons — et les fédérations sportives.
La conseillère fédérale du Centre a fait de la promotion des femmes son cheval de bataille et veut également l'imposer dans le sport. Celui qui ne promeut pas les femmes reçoit moins d'argent. À l'instar de la Poste, des CFF, ou du groupe d'armement public Ruag, Viola Amherd voulait, avec la nouvelle ordonnance sur l'encouragement du sport, obliger à partir de 2025 les organisations sportives à atteindre une proportion de femmes de 40% à leur tête.
Les gymnastes suisses ont alors estimé que le bénévolat était «mis à rude épreuve». Selon Swiss Badminton, il est déjà extrêmement difficile de trouver des bénévoles aujourd'hui. Un quota rendrait la tâche encore plus difficile. La fédération de football américain a même craint pour l'existence de nombreux clubs.
Uniquement pour les fédérations nationales
Le paquet de mesures a par ailleurs été contesté par les partis. Même le propre parti de la conseillère fédérale, le Centre, trouvait que Viola Amherd allait trop loin. Une réglementation efficace est certes bienvenue, mais elle doit être proportionnée et aussi facile à mettre en œuvre que possible, selon lui.
Jusqu'à présent, la cheffe du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) s'en est tenue à ses objectifs. Mais elle doit maintenant faire marche arrière, du moins dans une certaine mesure. Ainsi, le Conseil fédéral a décidé mercredi que le quota obligatoire ne s'appliquerait plus qu'à l'association faîtière Swiss Olympic et aux fédérations sportives nationales. Le gouvernement cède à la forte résistance, même si ce n'est qu'un peu.
«Consciente que le changement prend du temps»
Mais les fédérations et les clubs régionaux doivent, eux aussi, s'efforcer encore davantage d'assurer une représentation équilibrée des sexes. Swiss Olympic devrait élaborer une solution sectorielle à cet effet. Les quotas ne sont pas obligatoires.
Le président de Swiss Olympic, Jürg Stahl, s'est montré satisfait: les comités mixtes sont plus que précieux et Swiss Olympic et les fédérations ont besoin des deux sexes.
«Je suis consciente que le changement prend du temps», a déclaré Viola Amherd. Celui qui ne remplit pas encore l'objectif doit d'abord pouvoir le justifier et montrer comment il compte y parvenir à l'avenir. Mais en même temps, la conseillère fédérale a précisé qu'à l'issue de la période transitoire, il faudra prendre les choses au sérieux: «Si quelqu'un ne respecte pas les directives, la Confédération peut réduire les contributions, les refuser ou en exiger le remboursement», a-t-elle précisé devant les médias.
Des difficultés subsistent pour les associations
Même si les directives ont été quelque peu affaiblies, de nombreuses fédérations sportives ne seront pas contentes. Ainsi, la fédération de natation Swiss Aquatics a déclaré à Blick que les efforts déployés jusqu'à présent pour trouver des femmes de manière ciblée étaient restés infructueux.
La fédération de lutte, quant à elle, s'est fermement opposée à un quota fixe. Les fédérations et les clubs doivent pouvoir continuer à s'organiser eux-mêmes. L'Association suisse de football (ASF) s'est, elle aussi, clairement prononcée contre les quotas. Ils devront néanmoins s'y résoudre.