Près de 100 armes militaires suisses se sont évanouies dans la nature l'an dernier. Mais il n'y a pas forcément de quoi s'alarmer, selon le porte-parole de l'armée Stefan Hofer. «Les pertes d'armes sont presque inchangées par rapport à 2021 et se situent dans la fourchette des fluctuations des années précédentes», promet-il.
En effet, pour l'armée, ces disparitions sont un mal récurrent: chaque année, des dizaines de fusils d'assaut et de pistolets s'évanouissent dans la nature. D'après les chiffres précis, 96 armes exactement ont été égarées en 2022 – 82 fusils d'assauts, et 14 pistolets. Presque autant que l'année précédente, où 98 engins ont été déclarés perdus.
Ces chiffres ont pourtant de quoi étonner. Ils sont en augmentation par rapport à ceux de 2020, où seules 70 armes de l'armée manquaient à l'appel. Pourquoi? «Il est possible que cette hausse soit due à l'explosion de la mobilité qui a eu lieu après la crise du Covid-19», répond le porte-parole. Il admet toutefois que les causes de cette petite différence ne peuvent pas être clairement établies, bien qu'elle se situe dans la fourchette des variations des cinq dernières années.
Sur les armes en Suisse
De nombreuses armes volées
Mais qu'arrive-t-il à ces outils dangereux dont on perd la trace? Si l'on se penche sur les chiffres de l'année 2022, 95 fusils d'assauts et pistolets ont été déclarés perdus ou volés à la suite d'un larcin. La dernière arme a, quant à elle, été détruite dans un incendie.
Chaque année, on retrouve une partie de ces objets. L'an dernier, par exemple, on a pu remettre la main sur 20 armes considérées comme perdues. C'est un peu plus que l'année précédente. La plupart sont localisées par le biais des corps de police cantonaux. «C'est-à-dire qu'elles sont remises à la police par des citoyens ou trouvées lors d'interventions de la police», clarifie le porte-parole. En général, elles sont ensuite retournées à la Base logistique de l'armée.
La légère augmentation du nombre d'armes sur lesquelles on a pu remettre la main ne peut toutefois pas être expliquée, reconnaît Stefan Hofer. Mais elle se situerait à nouveau dans la fourchette des fluctuations des cinq dernières années, avance-t-il.
Les «délinquants» risquent des conséquences
L'armée ne prend en aucun cas le problème à la légère et a lancé une campagne de prévention dès 2017, tient-il à rappeler. Et les «délinquants» risquent de se voir sanctionner. Les cas les moins graves sont punis par une sanction disciplinaire. Dans de nombreux cas, elle est suivie par une amende. Mais en cas de faute grave, la peine peut aller jusqu'à trois ans de privation de liberté. Si l'arme a été volée, son propriétaire peut éventuellement échapper à toute sanction, pour autant que l'arme ait été conservée conformément aux règles.
La sensibilisation des militaires effectuée à l'occasion des écoles de recrues et des cours de répétition se poursuivra, selon Stefan Hofer. «Les commandants de troupe sont tenus d'aborder le thème de la prévention de la perte d'armes.» De plus, le livret de service contiendrait des indications à ce sujet. «L'armée suisse met tout en œuvre pour éviter ces pertes, car chaque disparition est une de trop», soutient le porte-parole.
Depuis 2009, l'armée a enregistré un total de 1132 armes militaires disparues.