Selon Rudolf Hauri
Les mesures sanitaires décidées vendredi devraient suffire

Les nouvelles mesures pour lutter contre le Covid-19 décidées vendredi par le Conseil fédéral devraient «au fond» suffire si la population les respecte, estime le président des médecins cantonaux Rudolf Hauri. Et le fédéralisme n'a pas que du mauvais.
Publié: 18.12.2021 à 17:32 heures
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Dernière mise à jour: 18.12.2021 à 17:33 heures
Pour Rudolf Hauri, le président des médecins cantonaux, il y a de bons arguments autant en faveur que contre les tests répétés dans les écoles (archives).
Photo: ANTHONY ANEX

Rudolf Hauri ne s’aventure pas à faire de pronostic, mais il espère vraiment que cela suffira, a-t-il dit samedi dans l’émission de la radio alémanique SRF «Samstagsrundschau». Il reste un certain risque actuellement, vu que tous ceux qui souhaitaient se faire vacciner l’ont fait.

Les nouveaux cas d’infection stagnent à un haut niveau avec une légère tendance à la baisse. Dans les hôpitaux, les entrées augmentent encore, mais à un rythme plus lent. Avec environ 300 patients en soins intensifs, la charge est importante, surtout que les capacités sont moins grandes en raison du personnel manquant.

Non, les cantons ne se cachent pas derrière la Confédération, a démenti Rudolf Hauri. Ils s’attendaient à un durcissement, mais ils ont fait une autre analyse de la situation que le Conseil fédéral, qui est allé plus loin. Pour Rudolf Hauri, on ne peut pas accuser les cantons de prendre des mesures moins restrictives en attendant que le Conseil fédéral les corrige.

Le système de santé fédéraliste est conçu pour une situation normale, avec des réserves pour des situations extraordinaires. Les différences entre cantons font partie du système suisse: «Elles existent tout simplement.»

Des connaissances insuffisantes

«Actuellement, nous sommes confrontés à un événement qui ne se produit pas tous les dix ans. Lors de la forte vague de grippe en 2009 par exemple, on peut dire après coup que les cantons en ont presque trop fait», a expliqué Rudolf Hauri.

Mais ce dernier admet qu’il faudra peut-être une certaine centralisation dans certains secteurs et dans certaines circonstances, quand on aura tiré les leçons de la lutte contre la pandémie. Le fait «que tout ne se passe pas toujours sans problème» fait partie intégrante d’une crise.

Le critère actuel d’évaluation pour les mesures anti-Covid est le variant dominant Delta, selon Rudolf Hauri. Le Conseil fédéral a défendu les mesures plus restrictives avec l’arrivée du variant Omicron. Mais les connaissances sur ce dernier sont encore «très vagues», car le point décisif sera sa dangerosité. Si les gens sont moins gravement malades, «ce ne sera pas un si grand problème».

Flexibilité nécessaire

Rudolf Hauri s’est aussi exprimé au sujet des tergiversations concernant les temps d’attente pour le vaccin de rappel et les capacités de vaccination face à l’afflux attendu. «Les cantons n’ont pas dormi pendant la campagne», a-t-il estimé. Et d’ajouter qu’on ne peut pas garder des forces dans le vide, il faut une certaine flexibilité.

Pour le booster, il s’agit avant tout de se le faire administrer à un moment donné. Cela n’a aucun sens que tout le monde le reçoive le même jour, selon Rudolf Hauri. Au contraire, il trouve même que c’est un avantage pour l’immunité collective que la vaccination de rappel soit échelonnée dans le temps.

L’effet de la deuxième dose ne disparaît pas d’un jour à l’autre, a-t-il avancé. «Nous verrons si nous sommes au final plus lents que dans d’autres pays.»

La situation dans les écoles

Pour lui, il est essentiel de mener une analyse des données avant de juger les mesures actuelles. On pourrait alors trouver a posteriori que la communication de la commission fédérale pour les vaccinations était trop défensive. Mais le conditionnel est toujours «de mauvais conseil», selon le médecin cantonal zougois.

Rudolf Hauri s’est par ailleurs montré compréhensif envers les personnes qui ne comprennent pas les pratiques divergentes entre les écoles. Il y a de bons arguments autant en faveur que contre les tests répétés, selon lui.

D’un côté, si toutes les écoles testaient en permanence, les laboratoires n’arriveraient pas à suivre. De l’autre, certains cantons qui n’ont pas recours à ces tests répétés pourraient se retrouver piégés par leur propre stratégie et devoir fermer les écoles plus tôt avant les fêtes.

La solution des tests a plus d’impact dans les établissements scolaires que celle des masques, d’après Rudolf Hauri. Mais ceux-ci peuvent tout de même faire effet.

(ATS)

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