Sans casque, à plus de 20 km/h sur les trottoirs
La Confédération veut dompter les pilotes de scooters électriques

Certes cools et autorisant une grande liberté de conduite, les scooters électriques n'en sont pas moins dangereux. Surtout quand leur vitesse est débridée et qu'ils sont conduits sans casque, parfois sur les trottoirs. La Confédération veut y mettre un holà.
Publié: 11.08.2023 à 20:12 heures
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Dernière mise à jour: 11.08.2023 à 20:14 heures
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Vous avez sûrement déjà croisé des scooters électriques sur la route, ou même sur les trottoirs, ces engins chaussés de gros pneus, avec un guidon haut, souvent conduits par des ados, sans casque
Photo: Philippe Rossier
Raoul Schwinnen, Philippe Rossier

Les temps changent... les motos aussi. Désormais, les pétrolettes rutilantes ont laissé place aux scooters électriques. Vous les avez sûrement déjà croisés sur la route – ou sur les trottoirs –, ces engins chaussés de gros pneus, avec un guidon haut, souvent conduits par des ados, sans casque.

Un peu comme ce garçon...

Les pilotes de ces scooters électriques ne sont pas toujours très respectueux des règles de conduite. Certains se tassent à deux ou trois sur un engin, filent à toute allure sur la chaussée, les places de village et même les aires de jeux pour enfant. Et de nombreux scooters électriques roulent bien au-dessus des 20km/h autorisés, grâce à de simples transformations de moteurs.

Le port du casque n'est pas obligatoire

Plus étonnant encore: si une plaque d'immatriculation, un permis de conduire et un casque sont obligatoires pour enfourcher une moto, il n'en est pas de même pour les scooters électriques. Malgré leur armature massive, leur poids pouvant atteindre 60 kilos et leur motorisation permettant des accélérations extrêmement rapides, les scooters électriques sont en effet classés dans la catégorie des vélos électriques «lents». Cela signifie que le scooter électrique – dont la vitesse maximale est de 20 km/h (jusqu'à 25 km/h en conduite accompagnée) – n'impose ni plaque d'immatriculation ni port du casque lorsqu'il est conduit.

Pourtant, malgré leur allure enfantine et la souplesse de la réglementation, «les enfants de moins de 14 ans n'ont pas le droit de conduire ce genre de scooters électriques, ce qui est loin d'être clair pour tous les jeunes et leurs parents», explique Bernhard Graser, porte-parole de la police cantonale argovienne.

De nombreux scooters électriques ne sont pas autorisés à circuler

Les polices régionales et cantonales, mais aussi de nombreux automobilistes et piétons, voient d'un œil critique la prolifération de ces scooters électriques, dont le prix avoisine les 3000 francs – ce qui n'est pas à la portée de tous les portefeuilles. En effet, nombre de ces scooters électriques, souvent puissants, circulent à toute vitesse au milieu d'un trafic urbain dense. La vitesse maximale autorisée peut en effet être débridée très facilement, grâce des cours de mécanique sur YouTube ou directement en appuyant sur un bouton du guidon.

«Aussi séduisante soit cette idée, nous déconseillons vivement de dépasser la vitesse autorisée de 20 km/h, en débridant votre scooter à l'aide de cours en ligne», prévient ainsi le porte-parole de la police Bernhard Graser. «Outre une éventuelle dénonciation, un accident peut facilement avoir des conséquences fatales, surtout s'il y a conduite sans casque.»

Par ailleurs, de nombreux jeunes conducteurs, mais aussi les parents qui achètent les scooters, ne semblent apparemment pas se rendre compte que de nombreux scooters électriques – souvent achetés sur Internet – ne sont pas autorisés à circuler en Suisse. «Cela signifie que ces scooters peuvent certes être achetés en Suisse, mais qu'ils ne peuvent être conduits que dans des zones privées, explique Bernhard Graser. Et ces zones ne sont privées que si elles sont accessibles aux personnes autorisées, comme par exemple les parkings par exemple.»

La Confédération entre dans la course pour légiférer

Après avoir longtemps observé sans rien faire, la Confédération a récemment décidé d'entrer dans la course pour réguler la prolifération des scooters électriques. Ainsi, selon Thomas Rohrbach de l'Office fédéral des routes (OFROU), le Conseil fédéral a ouvert fin juin 2023 la procédure de consultation «Surfaces de circulation pour la mobilité douce», qui devrait durer jusqu'au 18 octobre. Il y sera notamment question d'une adaptation des prescriptions techniques de ces engins, de leur catégorisation et des comportements quand on les conduit.

La conduite d'un scooter électrique pourrait bientôt être soumise aux mêmes règles que les motos. Ce qui signifie une vitesse maximale limitée, le port du casque et la détention d'un permis rendus obligatoires, de même que l'immatriculation des engins.

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