Une «honte»
La surpopulation carcérale indigne toujours les députés vaudois

Mardi, le Grand Conseil vaudois a dénoncé la surpopulation carcérale et les conditions de détention jugées «inhumaines», alors que certains détenus restent jusqu'à 49 jours dans des cellules de 7m2 sans lumière ni eau courante.
Publié: 04.02.2025 à 17:51 heures
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Dernière mise à jour: 04.02.2025 à 18:22 heures
La cour de promenade et une camera de la prison pour mineurs dans l'etablissement de detention pour mineurs «Aux Lechaires» a Palezieux.
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

La surpopulation carcérale dans le canton de Vaud a, une nouvelle fois, suscité l'indignation du Grand Conseil. Invités à se prononcer sur le rapport annuel de la commission des visiteurs, les députés ont dénoncé mardi des conditions de détention «inhumaines» et «dégradantes», des droits fondamentaux «bafoués» ou encore une «honte» pour le canton.

Présidente de la commission des visiteurs, la PLR Marion Wahlen a souligné que la situation s'était encore péjorée. Elle a pris l'exemple de la hausse «record» de la durée des séjours à l'Hôtel de police de Lausanne: celle-ci a bondi jusqu'à 49 jours, bien au-delà des 48 heures légales. La députée a mentionné des détentions dans des cellules de 7m2, sans lumière du jour ni eau courante, où les personnes restent seules 23 heures sur 24.

La surpopulation dans les prisons du canton – notamment à celle de Bois-Mermet à Lausanne (165%) et de la Croisée à Orbe (139%) -, le retard des travaux à la prison pour femmes de la Tuilière à Lonay ou encore le suivi «insuffisant» des personnes détenues souffrant de troubles psychiques figurent aussi parmi les principales critiques du rapport.

Celui-ci, comme chaque année lorsqu'il est discuté au Grand Conseil, a suscité plusieurs réactions parmi les députés, «choqués» et «indignés» que la situation n'évolue pas. Ils ont été plusieurs à demandeer une «redéfinition» de la politique carcérale cantonale, jugeant que Vaud incarcérait davantage que les autres cantons.

Et parfois, selon eux, pour des motifs qui ne mériteraient pas une peine de prison. Certains élus ont aussi exigé des alternatives à l'emprisonnement, à commencer par un recours accru au bracelet électronique.

«Pistes d'action» à venir

Pour le ministre en charge de la sécurité Vassilis Venizelos, «le Conseil d'Etat ne reste pas les bras croisés» face à «une situation qui n'est pas acceptable». Il a rappelé que plusieurs projets étaient en cours pour améliorer la situation, mais qu'il s'agissait souvent de «projets au long cours», à l'image de la construction de la nouvelle prison des Grands-Marais à Orbe, avec ses 410 nouvelles places attendues à l'horizon 2030.

«Je comprends le désarroi et les critiques. Le Conseil d'Etat est déterminé à trouver des solutions à court terme pour lutter contre une surpopulation carcérale qui dure depuis trop longtemps», a continué M. Venizelos.

Pour davantage de détails, il a renvoyé à la conférence de presse, prévue lundi prochain, au cours de laquelle l'Etat de Vaud a promis de présenter «des pistes d'action». A cette occasion, il dévoilera aussi deux études réalisées pour tenter de comprendre les causes ayant entraîné cette surpopulation carcérale au cours des dix dernières années.

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