Pas pour tout de suite
Genève veut urbaniser le secteur des citernes à Vernier

Genève veut réduire les réserves pétrolières à Vernier pour urbaniser la zone. Le canton abrite 120 des 140 à 180 citernes restantes en Suisse romande, sans obligation légale. Un comité de pilotage va planifier le futur développement urbain du secteur.
Publié: 14:51 heures
Genève souhaite réduire le nombre de citernes à Vernier.
Photo: keystone-sda.ch
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Genève veut réduire l'emprise des pétroliers à Vernier pour urbaniser le secteur. Sur les 140 à 180 citernes qui restent en Suisse romande, le canton en abrite encore 120. Sans avoir aucune obligation légale de le faire.

«Genève n'a pas à avoir les réserves stratégiques de pétrole de toute la Suisse romande. La loi fédérale sur l'approvisionnement économique du pays ne comporte pas d'obligation cantonale en matière de stockage des hydrocarbures», a indiqué vendredi devant les médias le conseiller d'Etat Antonio Hodgers, en charge du Département du territoire. Les réserves doivent exister, mais pas nécessairement là.

«Des citernes d'un autre temps»

La question ayant été clarifiée ces derniers mois, le canton et Vernier, qui est la cinquième ville romande, veulent réaménager le secteur. Situé en périphérie lors de la construction des citernes dans les années 1960, il est à présent entouré de zones d'habitation densément peuplées et bien desservi en transports publics. Proche d'importants sites naturels, il n'est qu'à 5 kilomètres du centre-ville.

Pour le conseiller administratif de la Ville de Vernier Mathias Buschbeck, «ces citernes d'un autre temps» n'ont plus leur place en milieu urbain, sans compter leur impact énorme sur le paysage. L'élu Vert a écarté tout risque d'explosion, mais la fumée d'un incendie pourrait affecter l'économie de l'ensemble de la région pendant des semaines, a-t-il relevé.

Contraintes environnementales

Un comité de pilotage, réunissant le canton et les Villes de Genève et de Vernier, va être mis en place pour imaginer l'urbanisation future de ce secteur. «Ce ne sera pas pour demain», a prévenu Antonio Hodgers. En effet, 60% de la superficie est en mains privées, tandis que le 40% restant est loué à long terme par le canton et les deux villes, avec des droits de superficie qui courent jusqu'en 2063.

«Les échéances des droits distincts permanents sont des maxima, mais on peut discuter avec les entreprises qui peuvent avoir un intérêt économique à devenir des promoteurs immobiliers», a déclaré le magistrat, rappelant la situation en cours dans le secteur Prailler-Vernets-Acacias. Le niveau des réserves d'hydrocarbures va nécessairement baisser avec la transition énergétique.

A côté des enjeux contractuels, fonciers et économiques figurent des contraintes environnementales au vu de la proximité du secteur avec l'aéroport, les voies ferrées et les citernes qui seront conservées. «Ce ne sera pas de gros ensembles de logements», a indiqué Antonio Hogers, mais le canton recherche des sites industriels et artisanaux.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la