Quatre ans après avoir été les grands vainqueurs de l'élection au Grand Conseil valaisan avec un gain de cinq sièges, les Vert.e.s se retrouvent dimanche dans le camp des perdants. Les écologistes ont perdu cinq élus au bénéfice de l'UDC (+4) et du Centre (+2)
Les écologistes ont perdu deux sièges dans l'arrondissement de Sion et un dans ceux de Brigue, Monthey et Sierre. Avec la non-réélection de la candidate au Conseil d'Etat de 2021, Brigitte Wolf, le parti ne compte plus d'élu dans le Haut-Valais.
La défaite écologiste contraste avec le succès de deux partis. Tout d'abord l'UDC qui gagne un représentant dans les arrondissements de Martigny, Sion, Sierre et Viège. En baisse depuis 2001, le Centre, a lui retrouvé des couleurs en obtenant un fauteuil supplémentaire dans les arrondissements de Brigue, Monthey et Sion, tout en perdant un fauteuil sur Viège. Le PS a gagné un siège Monthey et en a égaré un à Martigny. Le PLR reste stable. Le Centre social-libéral du Haut-Valais a perdu un siège. Entremont Autrement garde son député.
Biner crée la surprise en obtenant la majorité absolue
Franziska Biner (Le Centre du Haut-Valais) a créé la surprise dimanche à l'occasion du premier tour de l'élection au Conseil d'Etat valaisan. La Zermattoise est la seule à avoir obtenu la majorité absolue, avec 51'149 suffrages. Le Vert Emmanuel Revaz ayant choisi de se retirer, les autres candidats se retrouvent élus.
La composition du gouvernement valaisan est donc connue. Il comprend trois sortants – Christophe Darbellay (Centre), Mathias Reynard (PS) et Franz Ruppen (UDC) et deux nouveaux venus, Franziska Biner (Centre) et Stéphane Ganzer (PLR). Ces derniers remplacent les sortants Frédéric Favre (PLR) et Roberto Schmidt (Centre).
«Je ne peux pas croire à ce résultat. Que les gens m’aient fait autant confiance, c’est énorme», s’est exclamée la nouvelle élue, la deuxième femme à entrer au gouvernement valaisan, en arrivant au «Stamm» de son parti à Viège. «L’effet femme a certainement joué, comme le fait de venir d’une commune de montagne ou d’être issue de l’économie privée. Enfin, comme toujours, le Haut-Valais a soutenu les Haut-Valaisans.»
Deuxième avec une avance de 8 voix sur Mathias Reynard (PS, 41'368), Christophe Darbellay (Centre, 41'372) peut se réjouir du choix d'avoir défendu l'idée d'un ticket commun avec Franziska Biner, au vu du soutien reçu dans la partie germanophone du canton (14'722 suffrages). «Si on m’avait annoncé un tel résultat hier soir, j’aurais signé», a-t-il déclaré au Nouvelliste. «L’élection de Franziska Biner va amener du sang neuf», au Conseil d'Etat.
Mathias Reynard confirme
Heureux, Mathias Reynard l'est également avec sa troisième place. «C'est un résultat extraordinaire. Comme en 2021, je termine premier dans le Valais romand, où je suis même en progression», analyse le socialiste. «C'est la confirmation que d'avoir eu une politique et un engagement clairs durant quatre ans, respectant ce que j'avais promis, a payé.»
Longtemps classé troisième, Franz Ruppen (UDC) termine finalement quatrième (37'341). Son résultat personnel est allé decrescendo, au fil du Rhône. «Je progresse dans le Valais romand et je reste stable dans le Haut. Je suis content de mon score,» a-t-il réagi, décidé à conserver son actuel département de la mobilité, du développement territorial et de l'environnement.
Un delta significatif
Classé au cinquième rang, dimanche, Stéphane Ganzer (PLR) va, lui, remplacer Frédéric Favre au Conseil d'Etat. «Le delta entre mon score et celui d'Emmanuel Revaz était significatif», estime le président de la commune de Noble-Contrée, avec plus de 13'000 voix d'avance sur son adversaire écologiste. «C'est assurément un joli écart. C'est l'un de mes motifs de satisfaction, l'autre étant de terminer troisième dans le Valais romand.
Et d'avouer, quelques minutes après l'annonce du retrait de son adversaire: «Je suis soulagé. C'est une récompense pour une campagne que j'ai menée depuis le 16 octobre dernier (ndlr: avec notamment une primaire remportée contre Sonia Tauss-Cornut). Même si je m'y attendais, me dire que je deviens conseiller d'Etat, ça fait bizarre. L'absence d'un second tour n'est pas une carence démocratique.»
«Je constate que près d'un électeur sur cinq a voté pour moi, ce qui représente le double de la force de notre parti. Je suis donc assez satisfait de mon score, mais la marche était trop haute», avouait pour sa part en début de soirée Emmanuel Revaz, conscient de la difficulté d'inverser la tendance à l'occasion d'un second tour qui aurait regroupé tous les partis présents au premier tour.
Lourde défaite écologiste
L'élection au Grand Conseil a vu les Vert-e-s perdre les cinq sièges qu'ils avaient réussi à gagner en 2021. L'UDC (+ 4) et Le Centre (+2) font figure de grands vainqueurs. Coprésident des Verts, Philippe Cina ne cache pas sa déception. «Les gens n’entendent plus ce qu’on leur dit. La population estime qu’on en fait assez en matière d’écologie et de biodiversité et donc ils votent pour d’autres partis.»
L'UDC présent dans tous les districts
La défaite écologiste contraste avec le succès de deux partis. Tout d'abord l'UDC qui gagne un représentant dans les arrondissements de Sion, Sierre et Viège. «Nous voici, pour la première fois, présents dans tous les districts», souligne Kevin Pellouchoud, le chef de campagne de l’UDCVr.
En baisse depuis 2001, le Centre a, lui, retrouvé des couleurs. «On casse cette tendance baissière et nous confirmons les résultats obtenus lors des élections fédérales de 2023 et des élections communales de 2024», se réjouit le secrétaire général du Centre du Valais romand, Vincent Baud.
Pour la législature 2025-2029, le Grand Conseil se composera donc de 42 élus du Centre (+2), 27 PLR (0), 26 UDC (+4), 19 socialistes (0), 8 Vert-e-s (-5), 7 du groupe du Centre social-libéral NEO (-1) et un membre d’Entremont Autrement (0).