Les socialistes sortants Frédéric Mairy et Florence Nater ont été élus dimanche au 1er tour de l'élection au Conseil d'Etat neuchâtelois. Un résultat historique pour des conseillers d'Etat de gauche. Le gouvernement pourrait basculer à gauche le 13 avril ou en cas d'élection tacite. Au Grand Conseil, la gauche obtient 50 sièges sur 100.
Frédéric Mairy et Florence Nater ont eu respectivement 23'983 et 23'405 suffrages. Avec 21'327 suffrages, le conseiller d'Etat PLR sortant Laurent Favre, 3e, n'atteint pas la majorité absolue de 21'880 voix. La conseillère aux Etats des Vert-e-s Céline Vara est 4e avec 20'622 suffrages. La conseillère d'Etat PLR sortante Crystel Graf est 5e avec 20'009 voix.
Si le classement du 1er tour se confirme le 13 avril ou s'il y a une élection tacite, le Conseil d'Etat aura une majorité de femmes en son sein. La popiste Sarah Blum talonne Crystel Graf et arrive en 6e position avec 19'447 suffrages. Christine Ammann Tschopp (Vert-e-s) est 7e. «Une majorité de gauche au gouvernement est possible», a déclaré Florence Nater, étonnée d'être élue au 1er tour et qui note «l'extraordinaire» résultat de l'alliance de gauche.
Dynamique des villes
Frédéric Mairy, habitué à se placer premier dans sa commune de Val-de-Travers, ne s'attendait pas à un tel score au niveau cantonal. «La dynamique des villes a porté, à l'image de ce qui s'est passé à Neuchâtel l'an dernier pour les communales». «On espérait un tel résultat. La gauche est vraiment partie unie», a précisé Céline Vara.
Trois candidats de l'alliance de droite arrivent derrière ceux de la gauche. Quentin Di Meo (PLR) termine 8e, l'UDC Thierry Brechbühler figure au 9e rang et la centriste Manon Freitag au 10e rang. Les neuf derniers, n'appartenant à aucune des deux listes communes de droite ou de gauche, sont nettement distancés.
Le président de l'UDC neuchâteloise, Niels Rosselet-Christ attend d'analyser les résultats à froid et la séance prévue dimanche soir. «Cette alliance de droite était une nouveauté qui a pu effrayer certains détracteurs», a-t-il expliqué à Canal Alpha. Les candidats doivent obtenir 5% des voix pour accéder au 2e tour. Parmi les neuf derniers, seul le PVL Maxime Rognon, avec 2376 suffrages, peut se représenter. Le parti communiquera sa décision lundi soir.
Grand Conseil à l'équilibre
Au niveau du Grand Conseil, la gauche s'est aussi renforcée et obtient 50 sièges sur 100 grâce à la forte progression du PS qui gagne six sièges à 27. L'UDC est aussi en progression (+4 à 12 fauteuils). Les perdants sont le PLR (-2 à 30 sièges), les Vert-e-s (-4 à 15), les Vert'libéraux (-3 à 5) et Le Centre (-1 à 3). Malgré sa perte de trois sièges, le PLR reste le premier parti du parlement.
Solidarités manque le quorum de peu avec 2,96% des suffrages. L'Union démocratique fédérale (0,63% des suffrages), Modernokratie (Assemblée populaire) avec 0,41% et le Parti fédéraliste européen (0,12%) n'ont pas fait non plus assez de voix. «C'est une victoire historique. Cela fait des décennies que le PS n'a pas progressé autant. On voit que le combat pour le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires a porté», a déclaré à Keystone-ATS Romain Dubois, président du PSN.
Avec 50 sièges sur 100 pour la gauche, «ça va être serré sur tous les votes», a-t-il ajouté. La voix du président du Grand Conseil, qui est prépondérante en cas d'égalité, pourrait être plus importante que jamais. Si la répartition des sièges est connue, les noms des députés et des suppléants n'ont pas encore été dévoilés et ne le seront qu'en fin de soirée. On saura uniquement à ce moment-là si le parlement neuchâtelois reste à majorité féminine.