Le procès d'un gendarme vaudois accusé d'avoir partagé des fichiers pédopornographiques et abusé de ses fonctions s'est ouvert ce lundi à Lausanne. L'affaire est rapportée dans les colonnes de «24 heures» et du «Temps». L’accusé, qui conteste les faits, aurait diffusé quatre images d’enfants mineurs sur un compte Skype et tenté de détourner les soupçons sur un tiers.
L’enquête débute en novembre 2021 après un signalement de l'Office fédéral de la police (Fedpol). Alors que le partage des fichiers a été attribué à la connexion wi-fi privée du policier, celui-ci invoque un piratage, expliquant que des ouvriers auraient eu accès au réseau. «Vous vous rendez compte de la probabilité très mince de cette hypothèse?», réplique la présidente du tribunal, citée par «Le Temps».
«Il a des choses à cacher»
Le gendarme a par ailleurs refusé de donner le code de son téléphone aux enquêteurs, empêchant toute analyse de son appareil et offrant au procureur Jonathan Cornu une ligne d'attaque limpide. Ce dernier estime que le silence du policier trahit sa culpabilité. «S’il était innocent, il aurait fourni l’accès et prouvé qu’aucun fichier illégal ne s’y trouvait.» Un propos auquel tente de rétorquer la défense, représentée par Me Emmeline Filliez-Bonnard: «Il a des choses à cacher, mais cela ne veut pas encore dire qu’il est coupable», rapporte encore «Le Temps».
L’accusé est également poursuivi pour avoir consulté illégalement des bases de données policières afin de chercher des informations sur un gérant d’immeuble avec lequel il était en conflit. Le policier dit avoir agi «par curiosité», puis dans un deuxième temps pour «aider un collègue». Il aurait ensuite tenté d’orienter l’enquête vers cet individu, qui avait un passé judiciaire.
Face au tribunal, le prévenu reste évasif. Il admet avoir mené ces recherches mais nie toute manœuvre visant à accuser un innocent. Pour Me Emmeline Filliez-Bonnard, l’enquête est lacunaire et aucune preuve directe ne relie son client aux faits reprochés. Le procureur requiert 180 jours-amende avec sursis et une amende de 4500 francs. La défense plaide l’acquittement, jugeant les preuves insuffisantes. Le verdict est attendu le 6 mars.