En Valais, la lutte contre la pédocriminalité mobilise intensément la section cybercriminalité de la police cantonale. Un tiers des affaires gérées par cette unité sont liées à ce type de crimes, rapporte «Le Nouvelliste». Pourtant, elle est dédiée à tous types d'enquêtes en ligne.
Le quotidien a rencontré cette section, composée de dix enquêteurs, dont des ingénieurs. Ils interviennent ainsi pour du piratage, de la fraude à la cryptomonnaie... et traquent les «criminels sans frontières», en collaboration avec les autres polices cantonales, les forces de l'ordre fédérales et internationales. Beaucoup sont des pédocriminels.
Dizaines d'actes sexuels sur des enfants
En 2023, 71 infractions pour pornographie interdite et 68 actes sexuels sur enfants ont été recensés dans le canton du Valais. Les agents analysent les supports informatiques saisis pour établir un «profil numérique» des prédateurs, déterminant parfois leur passage à l'acte. Les profils peuvent aussi donner des indices sur d’éventuelles victimes.
En ligne, les enquêteurs créent des faux profils, infiltrent des plateformes et surveillent le darknet, où les prédateurs se regroupent dans des forums fermés. C'est justement grâce à des traces sur le darknet qu'un couple valaisan a été arrêté en décembre, pour des actes pédocriminels qu'il aurait commis sur ses enfants. Les signalements jouent aussi un rôle majeur, qu’ils proviennent d’institutions, de proches ou du National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC). La police valaisanne reçoit ainsi 80 cas par an.