Du fer dans le cerveau
Selon cette étude suisse, avoir un TDAH augmenterait le risque de démence

Des scientifiques des Hôpitaux universitaires de Genève et de l'UNIGE ont étudié le cerveau d'adultes atteints d'un trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Conclusion de l'étude? Un lien clair avec un risque accru de démence de type Alzheimer.
Publié: 25.03.2025 à 13:13 heures
|
Dernière mise à jour: 25.03.2025 à 15:56 heures
Une étude suisse des HUG et de l'UNIGE confirme le lien entre le TDAH et les risques de démences, telles la maladie d'Alzheimer.
Photo: Keystone
Blick_Leo_Michoud.png
Léo MichoudJournaliste Blick

Chez l’enfant comme chez l’adulte, le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) semble être de plus en plus diagnostiqué. Et c’est tant mieux au regard d’une récente étude menée par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève (UNIGE) – publiée le 27 février dernier dans la revue «Psychiatry and Clinical Neurosciences».

«Ces résultats confirment qu’un lien existe entre le TDAH et le risque accru de démence, et en identifient les premiers éléments mécanistiques», se félicitent les HUG ce mardi 25 mars dans un communiqué. Via des IRM, les scientifiques ont examiné le cerveau de 32 adultes atteints de ce trouble de l’attention qui touche environ 3,5% des adultes, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2008.

La comparaison avec le cerveau de 29 témoins «bien portants» leur a permis d’arriver à des conclusions. En somme, les personnes avec un diagnostic médical de TDAH ont «plus de fer dans certaines régions de leur cerveau ainsi que des taux plus élevés de neurofilaments (NfL) dans leur sang». Ces deux indicateurs – la quantité de fer dans le cortex précentral et les niveaux de NfL dans le sang – constituent des marqueurs avant-coureurs de démences liées à l’âge, comme la maladie d’Alzheimer.

Une piste pour réduire les démences

A l’initiative de l’étude, le Professeur Paul Unschuld précise: «Une surcharge en fer dans certaines régions du cerveau est souvent observée et est associée à un stress oxydatif accru, favorisant la dégénérescence neuronale.» Pour le médecin-chef du Service de psychiatrie gériatrique des HUG, les informations fournies par cette étude «permettront de développer des stratégies de prévention ciblées pour réduire le risque de démence chez les personnes atteintes de TDAH».

D’autres études scientifiques pourront se baser sur celle-ci pour déterminer si «la diminution du taux de fer dans le cerveau est une piste de traitement potentiel pour prévenir la démence à un âge avancé chez les personnes avec un TDAH». Pour les HUG, la relation entre le TDAH et la démence souligne l’importance d’une détection précoce de ces maladies et d’une attention à ce trouble également chez l’adulte. Il est question d'«améliorer la qualité de vie des personnes, mais aussi pour prévenir les conséquences à long terme sur la santé cognitive».

Découvrez nos contenus sponsorisés
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la