La police valaisanne multiplie les appels à témoins après plusieurs accidents de ski mortels. Si la majorité des incidents sont dus à des chutes individuelles, 7% impliquent des collisions, dont certaines se soldent par un délit de fuite, souligne la RTS.
Le chef adjoint sécurité de Téléovronnaz, David Roduit, décrit des skieurs qui en percutent d'autres, se retournent pour faire un signe et filent sans plus de précautions. Le 1ᵉʳ janvier, une fillette de 9 ans a ainsi été blessée et abandonnée par un skieur.
Entailler la jambe d'un enfant et disparaître
Ce dernier a pris la fuite alors qu'il lui avait entaillé la jambe, rapporte le média de service public. Les parents de la fillette soulignent la difficulté de retrouver quelqu'un qui file sur une piste.
Les patrouilleurs de piste établissent les rapports d’accidents, mais la police n’intervient qu'en cas de décès ou de danger vital. Les fuyards risquent des poursuites, car les règles de la Fédération internationale de ski (FIS), reconnues par le Tribunal fédéral, imposent de porter assistance. En cas de collision, il est impératif d’appeler les secours et de s’annoncer aux autorités.
4000 blessés graves par année
La gravité des accidents augmente exponentiellement depuis 2019. Près de 35'000 personnes se blessent chaque année sur les pistes de ski en Suisse. En 2023, «24 heures» estimait à 4000 le nombre annuel de blessés graves sur les pistes.
C'est surtout en haute montagne que les collisions se multiplient. Toujours en 2023, l'Hôpital cantonal des Grisons constatait une hausse de 20% des accidents de ski par rapport aux cinq années précédentes. Les blessures graves étaient aussi en augmentation.
Aucune limite d'alcool sur les pistes
L'Hôpital du Valais, à Sion, comptabilisait alors 200 prises en charge par jour. Un constat qui n'a pas cessé d'empirer, puisque le 31 janvier 2024, les urgences accueillaient jusqu'à 262 patients par jour. Les deux principaux maux: les accidents de ski et la grippe.
A noter enfin qu'en Suisse, aucune loi ne fixe un taux d'alcool limite pour pouvoir skier. La seule punition vient des assurances-accident, qui peuvent réduire les prestations après une chute liée à l'alcool. Mais être un danger pour les autres en skiant bourré n'est, en tant que tel, pas réprimandé.