Crédit de 7 millions
Neuchâtel a un plan pour réduire les placements en institution

Le canton de Neuchâtel lance un plan ambitieux pour diversifier l'hébergement des personnes handicapées et dépendantes. Un crédit de 7 millions de francs est demandé pour créer de nouvelles formes de logement adapté et réduire les temps d'attente.
Publié: 12:27 heures
Photo: Keystone
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ATS Agence télégraphique suisse

Le canton de Neuchâtel soutient activement le développement d’alternatives aux placements en institutions pour les personnes atteintes d'un handicap, d’addiction ou touchées par une grande précarité. L'objectif est de limiter les temps d'attente et de mieux maîtriser les charges. Un crédit de près de 7 millions de francs est demandé pour notamment créer de nouvelles formes de logement adapté.

Les enjeux dans le domaine sont importants. «Il faut à la fois permettre des choix de vie autodéterminés des personnes avec un handicap, répondre à la complexification des besoins de prise en charge des plus fragilisées et dépendantes et maîtriser la croissance des coûts», a déclaré vendredi Florence Nater, conseillère d'Etat en charge de la cohésion sociale. «Cette planification répond aussi à des demandes politiques et devrait permettre une meilleure adéquation entre les places et les besoins», a ajouté Florence Nater.

Car, actuellement, les durées d'attente peuvent être longues. Entre 2018 et 2024, 36 personnes vivant avec un handicap mental ont attendu entre sept mois et une année et demie pour une place en hébergement. Pour une personne avec un comportement agressif envers elle-même et autrui, l'attente maximale s'élève à deux ans.

Saturation

«Le dispositif de prestations est influencé par des facteurs comme une baisse de lits en EMS, une réduction de la durée des hospitalisations et des fermetures de foyers», a expliqué Magaly Hanselmann, cheffe du service d'accompagnement et d'hébergement de l'adulte». «La hausse du volume et de la complexité entraîne une saturation», a-t-elle précisé.

Le Conseil d’État a identifié quatre axes stratégiques pour la période 2025-2029. Selon lui, il faut poursuivre le virage ambulatoire et consolider les offres d’accompagnement à domicile.

Le gouvernement veut aussi apporter une réponse globale à la complexification des situations et des besoins émergents. «On va travailler par exemple avec les acteurs en place pour revoir le modèle d'accompagnement des personnes souffrant d'addiction chronique et passer d'un modèle prônant l'abstinence à celle allant à une consommation contrôlée», a expliqué Florence Nater. Pour le handicap mixte, l'offre devra aussi être repensée.

Le dispositif de prestations institutionnelles sera optimisé et le pilotage sera amélioré. Le gouvernement veut maîtriser la croissance des charges dans ce domaine, qui ont augmenté de 80% depuis 2008. Pour réaliser cet objectif, il compte sur les effets combinés des différentes mesures proposées. Les charges supplémentaires prévisibles seront malgré tout d'environ 10 millions de francs pour les années 2025-2029.

Actuellement, les 1700 places en institution coûtent 83 millions de francs au canton. D'ici à 2029, toutes cohortes confondues, 21 places supplémentaires en hébergement devraient être créées. Mais il en faudrait le double, sans mise en place du virage dans l'ambulatoire et les projets pilotes.

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