Mardi matin, les deux Chambres fédérales doivent se réunir de manière exceptionnelle pour traiter d'une motion du groupe UDC. Son titre: «Mettre un terme à la la situation particulière au sens de la loi sur les épidémies». Grâce à sa puissance au National (plus de 50 membres), le parti a pu forcer les deux Conseils à se réunir.
Or, depuis le dépôt du texte le 13 septembre, la situation épidémiologique a radicalement changé. Cela vaut-il la peine de réunir spécialement les parlementaires pour traiter de cette question, alors que le programme est déjà bien chargé? Chef du groupe socialiste à Berne, Roger Nordmann s'indigne. «Demander de lever les mesures au milieu d'un pic de l'épidémie est obscène. C'est une insulte aux gens qui travaillent dans les hôpitaux, aux malades et surtout au bon sens», critique le Vaudois.
«Une motion pour prolonger l'épidémie»
En accord avec sa direction de parti, le conseiller national intime l'UDC de retirer sa motion. «Ce texte est la motion de ceux qui veulent prolonger l'épidémie. Il s'agit du plus grand parti du pays, qui compte deux membres au Conseil fédéral. À un moment, il faut assumer ses responsabilités plutôt que faire du cirque», poursuit Roger Nordmann.
Pour le socialiste, l'UDC tente d'exploiter la pandémie à des fins électoralistes. «Une épidémie, ce n'est pas fait pour se profiler. C'est aberrant de vouloir exploiter politiquement une situation de crise où nos hôpitaux sont presque pleins.»
Le coup de gueule de Roger Nordmann sera-t-il entendu par l'UDC? Le temps presse, puisque la Session extraordinaire est prévue mardi matin 8h.
